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jeudi 31 décembre 2015

Le prisonnier sans frontières


http://www.lililesmerveilles.com/2015/12/le-prisonnier-sans-frontieres.html
Écrit et illustré par Jacques Goldstyn, Bayard Canada.

Quatrième de couverture:
«Il a choisi de s’exprimer. On l’a privé de liberté.»

Si les mots peuvent faire enfermer les âmes libres, ils peuvent aussi leur faire repousser des ailes… Troquant la territorialité des mots pour l’éloquence sans frontières de ses dessins, Jacques Goldstyn raconte dans un astucieux silence la vulnérabilité de la liberté d’expression. Avec audace, il sait faire parler ses traits candides et ébouriffés, soufflant au lecteur une bouffée d’espoir à faire tomber les oeillères. Un opuscule tout en finesse et en justesse, dédié à Raïf Badawi et à sa famille, qui fait rêver par-delà les murs de l’indifférence, et qui rappelle aux plus choyés du globe que redonner la voix à tous ceux que l'on voudrait faire taire, c'est bel et bien l'affaire de tous.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮ 

La Belle Rouge


Un merci chaleureux à Anne Loyer et Alice Éditions
pour la couverture en primeur.
Par Anne Loyer, Alice jeunesse, Tertio

Quatrième de couverture:
«Marje est camionneuse depuis 25 ans. Avec son beau camion rouge, elle sillonne les routes de France et d’ailleurs. Rien ni personne ne pourra mettre fin à sa passion de rouler. Entre son camion et elle, c’est une grande histoire d’amour. Kader va avoir 16 ans. Il n’a jamais connu son père et a été abandonné par sa mère lorsqu’il avait 7 ans. Après plusieurs familles d’accueil et des ennuis avec la justice, il vit dans un centre d’éducation renforcée pour mineur. C’est un rebelle, une vraie tête brûlée qui n’a qu’une envie : se faire oublier. Malheureusement ça ne fonctionne pas. Après avoir reçu une lettre de sa maman, Kader décide de fuguer. Il se retrouve sur une aire d’autoroute et monte dans un camion laissé ouvert. C’est celui de Marje. D’abord très contrariée par cet intrus qui chamboule son quotidien bien huilé, elle le prend finalement en pitié et accepte de le garder pour un bout de route.»


Quand on a l’âme en berne, on s’en sauve comme on peut. Certains s’enracinent et dépérissent, d’autres ruent dans les brancards avec fracas pour faire taire le silence, ou alors, se mettent en mouvement pour s’étourdir le vide et ne plus jamais s’arrêter. Chacun sa survie. Chacun son parcours solitaire. Et pourtant, même à la dérive, on n’est pas à l’abri de l’impromptu salutaire… D’une plume toute simple et authentique, Anne Loyer tricote une épopée à deux voix, singulière et chamboulante; une épopée qui sait dire sans esbroufe, narrant l’essentiel dans un habile enchevêtrement de courtes phrases et de silences bavards. Un opus fin et juste, ode de bitume à l’humanité égarée, qui avale les kilomètres comme on réapprend à vivre, et qui redonne foi aux possibles. 


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮



On aurait dit


Par André Marois, illustré par Gérard DuBois, chez Comme des géants.
Quatrième de couverture:
«Quand une maman sort quelque temps pour jardiner, les garçons en profitent pour s'inventer une histoire. La maison se transforme alors en champ de bataille où le chien est un monstre poilu, la table devient une montagne et la baignoire, une rivière peuplée de crocodiles (entre autres choses). Jusqu'où les mènera leur imagination débordante?»

Quand l’imagination s’emballe, les possibles fourmillent, les aventures se multiplient, le réel s’estompe, et les limites sont autant de sommets à gravir joyeusement. Si seulement le retour sur terre n’était pas si risqué… D'une voix taquine et joyeusement sans scrupule, André Marois raconte l’enfance dans toute sa flamboyante candeur, embarquant le lecteur dans une rocambolesque équipée entre deux mondes, se riant à imaginaire déployé des contraintes superficielles d’une réalité à la logique ronronnante de rigidité. S'épanouissant délicieusement à travers l'éloquence fine et le charme vieillot de l’univers visuel de Gérard DuBois, cet opuscule hors du temps secoue l'ordre établi avec une exquise désinvolture. À savourer encore et encore, pour se fleurir l’âme d’une dissidence salutaire. 


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮ 

Le dernier arbre

Par Ingrid Chabbert, illustré par Guridi, chez Frimousse, collection Maxi Boum.
Quatrième de couverture:
«Lorsque je découvre le tout dernier arbre, si petit et si fragile, je sais tout de suite que je dois le protéger...»

Quand la grisaille du béton fait taire la verdure, l’enfance n’a plus beaucoup de place pour rêver. Et si on pouvait reconstruire les possibles un arbre à la fois? D’une plume tout en justesse et en sobriété, Ingrid Chabbert sait dire la suprématie du bitume et la fragilité de la flore, en laissant la jeunesse toute neuve exprimer sagement, du haut de son implacable logique de l’essentiel, l’urgence d’agir. S’épanouissant tout en demi-teintes, à travers l’éloquence feutrée de l’audacieuse palette de Guridi, cet album souligne avec finesse et simplicité l’inertie d’une humanité qui joue à l’autruche, faisant mine de ne pas voir le coût réel de son développement industriel intempestif. Une sublime et touchante bouffée de lucidité à mijoter en famille pour secouer les consciences endormies.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

jeudi 17 décembre 2015

La femme qui fuit

Par Anaïs Barbeau-Lavalette, chez Marchand de feuilles
Quatrième de couverture:
«Anaïs Barbeau-Lavalette n'a pas connu la mère de sa mère. De sa vie, elle ne savait que très peu de choses. Cette femme s'appelait Suzanne. En 1948, elle est aux côtés de Borduas, Gauvreau et Riopelle quand ils signent le Refus Global. Avec Barbeau, elle fonde une famille. Mais très tôt, elle abandonne ses deux enfants. Pour toujours. Afin de remonter le cours de la vie de cette femme à la fois révoltée et révoltante, l'auteur a engagé une détective privée. Les petites et grandes découvertes n'allaient pas tarder. Enfance les pieds dans la boue, bataille contre les petits Anglais, éprise d'un directeur de conscience, fugue vers Montréal, frénésie artistique des Automatistes, romances folles en Europe, combats au sein des mouvements noirs de l'Amérique en colère; elle fut arracheuse de pissenlits en Ontario, postière en Gaspésie, peintre, poète, amoureuse, amante, dévorante... et fantôme. La femme qui fuit est l'aventure d'une femme explosive, une femme volcan, une femme funambule, restée en marge de l'histoire, qui traversa librement le siècle et ses tempêtes. Pour l'auteur, c'est aussi une adresse, directe et sans fard, à celle qui blessa sa mère à jamais.»

«Être, ou ne pas être?»: question essentielle, fondamentale, humaine. Être soi, exister, ou se fondre, céder sa place. Être, haut et fort, envers et contre tout, envers et contre tous, ou s’éteindre sagement dans le ronronnement aliénant de l’attendu. Mourir comme on prend racine, ou poursuivre, sans regarder en arrière, une liberté insaisissable. C'est l'histoire de Suzanne, et de sa fuite généalogique et artistique: son histoire avec un petit et un grand «H». D’une plume fine et juste, directe, impitoyable, Anaïs Barbeau-Lavalette retricote la vie de cette grand-mère qui a refusé d’en être une, révélant par petites touches, tout en simplicité et en authenticité, un tourbillon d’existence, un chaos de chaque instant. Travestissant habilement le réel en lui faisant donner la parole aux errances d’une âme terrée dans le mouvement perpétuel, narrant sans juger, mais sans pitié, du regard curieux de celle qui cherche à comprendre, elle sait faire parler le mutisme déterminé, révéler l’ineffable. Opus touffu qui chamboule les perceptions, piétine les oeillères, et témoin astucieux d’une époque où bouillonnaient, indomptables, la création à l’état brut, l’art rugueux de la spontanéité, et les semis d’une révolution en devenir, c'est un plongeon de l’autre côté du miroir dont on ne ressort pas indemne, et qui dévoile l’humain comme jamais, dans le vertige terrifiant et l'étrange fascination de ses failles et de ses élans.

«Parce que je suis en partie constituée de ton départ. Ton absence fait partie de moi, elle m’a aussi fabriquée. Tu es celle à qui je dois cette eau trouble qui abreuve mes racines, multiples et profondes. Ainsi, tu dois continuer d’exister. Dans ma soif inaltérable d’aimer. Et dans ce besoin d’être libre, comme une nécessité extrême. Mais libre avec eux. Je suis libre ensemble, moi.» (Extrait de «La femme qui fuit»)



Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮ 

lundi 14 décembre 2015

Les carnets de Cerise 3 - Le dernier des cinq trésors

Scénario de Joris Chamblain, et dessins d'Aurélie Neyret, Éditions Soleil, Métamorphose, Carnets de Cerise t.3

Quatrième de couverture:
«Cerise est une petite fille âgée de onze ans, qui vit seule avec sa mère. Elle rêve de devenir romancière, et a même déjà commencé à écrire ses carnets! Son sujet favori : les gens, et plus particulièrement, les adultes. Elle adore les observer pour tenter de deviner quels secrets ils dissimulent au fond d'eux.
Cette fois, elle s'intéresse à Sandra. Son atelier de reliure regorge d'ouvrages anciens. Mais il en est un qu'elle n'a jamais réparé. Pourquoi? Savait-elle seulement qu'il était là? Et quels sont ces cinq trésors liés à la vie de la jeune femme? Cerise, Line et Erica vont suivre ensemble ce jeu de piste, cette enquête à tiroirs, pour tenter de rendre à Sandra ce qu'elle a perdu, il y a tant d'années...»

La mémoire est une drôle de bête: elle engrange les souvenirs, les trie, les classe, les enfouit aux confins de la conscience et les fait ressurgir sans crier gare. Mais parfois, lorsque le réel chamboule tout, elle préfère se taire, laissant de grands blancs dans la ligne du Temps. C’est à ce moment que la vraie quête commence… et qui de mieux pour chasser les trésors ensevelis que la curieuse et sensible Cerise, sa plume bien pendue, et son inimitable bande d’amies! À travers une toujours aussi astucieuse alliance entre l’épistolaire et le roman graphique, le duo Chamblain/Neyret récidive, tout en finesse et en émotions, semant les indices avec agilité et faisant tomber peu à peu les masques, tenant le lecteur en haleine, coeur et âme, jusqu’à la toute dernière page. Un petit délice d’authenticité, dont l’émouvante justesse ne peut laisser indifférent. 


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮ 

dimanche 13 décembre 2015

Loula et Monsieur le monstre


Écrit et illustré par Anne Villeneuve, chez Bayard Canada, Série Loula, t.3.

Quatrième de couverture:
«- J’en ai assez! Je ne peux plus vivre avec ce… ce MONSTRE! hurle sa mère.
Loula est terrifiée. Elle se doute bien qu’il est question de son chien préféré, qui est souvent un peu trop malpropre, gaffeur et gourmand… Et si sa mère décidait de jeter Monsieur, le meilleur de tous les chiens? Que ferait-elle sans lui? Loula doit absolument donner à Monsieur quelques leçons de bonnes manières avant qu’il ait de gros, GROS problèmes…»

Quand on a, comme Loula, les oreilles qui traînent, on s’expose inévitablement à des révélations-chocs. Or, cette fois, malgré toute la bonne volonté du monde, il semblerait que le sort du chien Monsieur ne tienne plus qu’à un fil… D’une plume à la candeur délicieuse et à l’humour taquin, Anne Villeneuve manigance une fois de plus une épopée mémorable, faisant pulluler les situations cocasses et les délectables coups du sort, tout en concoctant, l’air de ne pas y toucher, un adorable petit guide des bonnes manières. Un opuscule irrésistible qui fera rigoler plus d’un parent sous cape, et qui saura nous rappeler avec une taquine éloquence qu’il faut vaut mieux se méfier de l’information de seconde main!…


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩





Pour le lire en version originale

mercredi 2 décembre 2015

Les maisons

Par Fanny Britt, Le cheval d'août

Quatrième de couverture:
«Tessa, chanteuse classique convertie en courtière immobilière, vend des maisons et ne va pas bien. Elle élève trois fils qu’elle adore avec un homme qui la chérit. Dans trois jours, elle a rendez-vous avec Francis, un ancien amour qui n’a jamais guéri. Entre-temps, il y aura des visites de propriétés, des cabines d’essayage, des cours de natation, des ponts en bâtons de popsicle à livrer à l’expo-sciences de l’école, des étreintes dans la nuit, des deuils, des rappels de l’enfance, des fantômes, et la peur de vieillir dans l’amertume. Cesse-t-on un jour de désirer ce qu’on a désiré à vingt ans?»

Quand la vie ronronne, on oublie parfois la part d'ombre qui dort en chacun de nous; cette frénésie rayonnante du quotidien comme rempart contre le spleen. Or, quand le passé ressurgit sans crier gare, ça chamboule le château de cartes, ça secoue l'immuable. D'une plume simple et juste, Fanny Britt raconte, tout en douceur et en authenticité, ce vertige de l'adulte quand la jeunesse d'hier vient titiller la sage trentaine d'aujourd'hui de ses détresses d'autrefois.  Un opus audacieux qui sait dire la valse-hésitation de l'âme fragile sans tomber dans le drame, qui sait faire grincer le sourire et s'émouvoir le regard, qui sait faire à la fois espérer l'inéluctable et triompher le réel. Bref, une sublime incursion dans la logique bigarrée d'une vie qui est tout sauf prévisible.

Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮ 

lundi 23 novembre 2015

Le grand méchant renard


Scénario et dessins de Benjamin Renner, Delcourt, Shampooing

Quatrième de couverture:
« Face à un lapin idiot, un cochon jardinier, un chien paresseux et une poule caractérielle, un renard chétif tente de trouver sa place en tant que grand prédateur. Devant l'absence d'efficacité de ses méthodes, il développe une nouvelle stratégie. Sa solution : voler des oeufs, élever les poussins, les effrayer et les croquer. Mais le plan tourne au vinaigre lorsque le renard se découvre un instinct maternel. »

Il était une fois un renard un brin maladroit qui rêvait de devenir le Roi de la forêt: ce toujours craint, cet incontournable, ce terrifiant Grand Méchant Renard. Mais ne devient pas méchant et fin stratège qui veut, surtout quand l'amour vient tout chambouler les plans. Benjamin Renner tricote d'une plume à l'humour irrésistible, un scénario tout en finesse, à l'ironie coquine et aux rebondissements malicieux. On rigole tout haut, on retient son souffle, on s’inquiète, puis on sourit béatement. Une ode astucieuse et drolatique à l’inattendu et au contre-emploi, comme quoi, il faut savoir parfois se laisser bercer par l’improbable si on veut pouvoir savourer l’authenticité.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮ 

vendredi 13 novembre 2015

Missed Connections: Love, Lost & Found


Illustré par Sophie Blackall, inspiré de textes anonymes publiés en ligne, Workman Publishing

Quatrième de couverture:
«Like a message in a bottle, a “missed connection" classified (usually posted on a website) is an attempt however far-fetched, by one stranger to reach another on the strength of a remembered glance, smile, or blue hat. The anonymous messages are hopeful and hopeless, funny and sad. […] Missed Connections is a collection of illustrated love stories. […] Each is told in the shorthand of a “missed connection,” and then illustrated in Chinese ink and watercolor. […] Each brings the voyeuristic pleasure of watching love at first sight, and the pleasure of watching an artist discover a fresh new way to tell a story. And not all the connections are missed. Hidden in the book are three pieces that conjure up the magic of love found.»

La vie foisonne d'opportunités. Celles qu'on attendait, celles qu'on n'espérait plus, mais surtout, les impromptues, les surprenantes, celles portées par un momentum vertigineux, à saisir au vol. Or, plus souvent qu'autrement, on laisse filer les heureux hasards. Par timidité, par sagesse, par peur de plonger dans l'inconnu. S'ensuit parfois le regret de n'avoir pas chatouillé le Destin; regrets qui, résignés ou encore bien remplis d'espoir, viennent peupler les Missed Connections, Spotted et autres babillards de la dernière chance. Né d'une curiosité créative, ce recueil singulier s’épanouit audacieusement à travers le regard tendre de Sophie Blackall, porté par ses traits au romantisme échevelé, à la sensibilité coquine, et voguant sur les mots de ces fascinants rendez-vous manqués. Avec finesse et justesse, Sophie Blackall rebondit de prémisses en péripéties, racontant avec éloquence, en quelques magiques coups de crayon, ces histoires sans fin, et évoquant habilement leurs possibles. Un opus sublime qui titille malicieusement la soif inextinguible du lecteur pour cette suite des choses qui, parfois, comme le prince charmant, tarde à venir.

« You had a guitar. I had a blue hat.
We exchanged glances and smiles on the subway platform. I pretended to read my New Yorker but I couldn't concentrate. You got on the Q and I stayed on to wait for the B. You were lovely. »


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮ 

lundi 9 novembre 2015

Le jour où ma mère a flashé sur le plombier/ Le jour où un tétard a failli mettre le bazar (Un toit pour 13)


Par Ingrid Chabbert, illustré par Carine Hinder, Frimousse, Un toit pour 13, tomes 1 et 2

Quatrième de couverture:
« Je suis Romuald mais on me surnomme Romu. J'ai 8 ans et je vis avec ma mère et mes quatre frères et soeurs. Tout allait bien. Jusqu'au jour où il y a eu cette fuite. "Il faut appeler un plombier" a crié ma mère. Et c'est là que ça s'est gâté! Moins d'une heure plus tard, il est arrivé, le plombier. Il a souri à maman, il a réparé la fuite, il a encore souri à maman... »

Être le presque aîné d’une joyeuse fratrie de cinq génère son lot de grincements de dents et de petits bonheurs, mais quand la famille menace de passer de nombreuse à gargantuesque, Romuald en a assez: il lui faut impérativement tout faire pour éviter le surpeuplement. Avec l’improbable mais précieuse complicité de Joséphine, sa «nouvelle soeur» et acolyte de complot-contre-une-alliance-des-deux-tribus, rien ne semble impossible, mais à quel prix…? Tricotant malicieusement une cocasse saga familiale, Ingrid Chabbert sait dire le sympathique chaos des familles populeuses, ce mélange singulier de connivence filiale, de bataille pour conserver son unicité dans le brouhaha bruyant du clan, et d’amour inconditionnel pouvant braver les pires tempêtes. Portée par une irrésistible brochette de personnages, et relancée astucieusement par l’univers visuel à la palette franche et expressive de Carine Hinder, cette série hors normes s’annonce délicieusement rocambolesque et fera rigoler à coup sûr toute la famille, nombreuse ou non.

Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

dimanche 1 novembre 2015

Le printemps de l'espoir


Par Johan Heliot, Gulf Stream, C.I.E.L. tome 2

Quatrième de couverture:
«L'hiver s'achevait, un hiver rude pendant lequel l'intelligence artificielle avait révélé ses intentions : supprimer l'humanité pour sauver la planète. Les hommes étaient traqués, capturés, emprisonnés, exploités, déportés... Avec le printemps naissaient pourtant de nouveaux espoirs portés par des hommes et des femmes qui ne se résignaient pas. Mais défier les machines avait un prix, et tous ceux qui en prenaient le risque ne devaient pas oublier l'injonction de l'ennemi : "Collaborez ou disparaissez!"»

Après un hiver accablant sous la coupe d'un implacable C.I.E.L. reprogrammant de force l'équilibre fragile de l'écosystème terrestre à grands coups de mesures draconiennes et d'éradication systématique des libertés et des droits, la société a basculé de l'autre côté du miroir: les humains sont désormais des exécutants remplaçables et sans valeur, au service de la dictature écologique et de la logique cartésienne de l'Intelligence Artificielle. Si, pour la plupart, courber l'échine et attendre la lente mais inexorable extinction de leur espèce semble la seule avenue envisageable, le printemps qui point à l'horizon chatouille l'espoir anéanti et fait heureusement gronder la révolte chez quelques irréductibles. D’une plume toujours aussi juste, Johan Heliot tricote une suite effrénée à ce terrifiant futur pas si lointain, faisant valser habilement le probable avec le possible dans un grinçant ballet, et triompher avec audace et adresse les dérives potentielles d’une intelligence technologique nourrie à même les aspirations les plus radicales de humanité. Un opus on ne peut plus troublant qui porte un regard pénétrant et adroit sur l’humain, ses failles, sa résilience, et sur ce qui devrait toujours continuer à le distinguer des machines: sa précieuse intelligence émotionnelle. 


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮ 

mardi 20 octobre 2015

Mon amoureux de la lune


Par Agnès de Lestrade, illustré par Amandine Laprun, Oskar, Collection Ottokar

Quatrième de couverture:
«Dans la maison de vacances d'à côté, Paola aperçoit une silhouette habillée en cosmonaute. Derrière cette drôle de tenue se cache Léandro. Si le petit garçon est obligé de porter cette combinaison, c'est parce que sa peau ne supporte pas la lumière du jour et encore moins le soleil. La fillette, un brin curieuse, ne se doute pas encore que cette rencontre va bouleverser sa vie...»

On dit que l’amour fait rayonner de bonheur, et que la lune est la complice parfaite des coups de foudre inattendus. Et si, par amour, il fallait embrasser la nuit et faire taire le soleil? C’est ce que Paola découvrira sans crier gare, au gré d’une rencontre délicieusement improbable, qui chamboulera tout sur son passage. D’une plume toute en douceur et en authenticité, Agnès de Lestrade tricote un de ces inoubliables clins d’oeil du Destin qui marquent l’enfance d’un frisson d’éternité. Un opuscule simple et juste qui sait dire l’essentiel et faire sourire l’âme.

Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

mercredi 14 octobre 2015

Les fiancés de l'hiver


Par Christelle Dabos, Gallimard Jeunesse, La passe-miroir t.1

Quatrième de couverture:
«Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser le miroirs. Elle vit paisiblement sur l'arche d'Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d'un complot mortel.»

Dans un monde éparpillé aux quatre coins d'un univers singulier, des sociétés isolées, aux capacités extraordinaires, s'organisent à leur manière pour que la vie se perpétue. Ophélie, timide et habile «liseuse» d'objets, ainsi que «passe-miroir» chevronnée, devra bien malgré elle suivre un fiancé qu'elle n'a pas choisi et quitter la quiétude de son musée pour la rigueur âpre du Pôle et de sa mythique Citacielle, laissant filer au passage, impuissante, cette liberté qui lui semblait pourtant acquise. D'accueil glacial en tyrannie du non-dit, elle apprendra à la dure les codes de sa nouvelle famille et de cette impénétrable communauté du Nord; communauté qui, tout comme ses habitants, cache sous des dehors idylliques une sombre, fuyante, et implacable réalité. De sa plume audacieuse et sans complaisance, Christelle Dabos plonge le lecteur dans une haletante épopée fantastique à la sauce dystopique, où le Bien et le Mal s'entrelacent, brouillant les cartes et chamboulant sans ménagement les repères. Opus troublant, à la voix rêche et aux méandres sans pitié, ce dodu premier tome d'une saga qui s'annonce bousculante, fracasse les certitudes, et fait poindre l'espoir là où on s'y attend le moins. Une lecture dont on ne ressort pas indemne...


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

vendredi 2 octobre 2015

Les carnets de Cerise tomes 1 et 2


Par Joris Chamblain, illustré par Aurélie Neyret, Soleil, Métamorphose, Carnets de Cerise t. 1 et 2

Quatrième de couverture:
«Âgée de 11 ans, Cerise rêve de devenir romancière. Pour ce faire, elle observe attentivement les adultes afin de deviner leurs secrets. Elle se lance d’abord dans une enquête sur Michel, un vieillard qui, chaque dimanche, se rend mystérieusement en forêt, muni de pots de peinture, puis, s'intéresse à Elizabeth, une vieille dame qui, depuis vingt ans, emprunte toutes les semaines le même livre à la bibliothèque.»

Coquine, malicieuse, mais surtout infatigable curieuse à la plume bien pendue et au regard pénétrant, Cerise est une jeune fille comme il s’en fait peu. Navigant avec candeur et détermination dans les eaux parfois tumultueuses du journalisme d’enquête, elle sait saisir les opportunités au vol et mobiliser les ressources nécessaires pour parvenir à ses fins, en omettant parfois, il est vrai (et un peu trop souvent au goût de son entourage, d’ailleurs) de révéler ses véritables intentions. Tricoté habilement par le duo Chamblain-Neyret, cet hybride audacieux entre l’épistolaire et le roman graphique sait dire avec humour et finesse l’amour des mots ainsi que la fascinante richesse que recèle l’humanité. Une série truculente à dévorer d’un trait!


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

mercredi 16 septembre 2015

Émile - Il est 7 heures


Par Vincent Cuvellier, illustré par Ronan Badel, Gallimard jeunesse, Giboulées, Émile t.10

Quatrième de couverture:
«"Émile, debout! il est 7 heures!" Hein, quoi, comment? 7 heures? il est 7 heures? déjà?»

Émile a raison. Il a toujours raison. Il est le seul à toujours avoir raison. Le seul? Non, en fait. Quand sa mère affirme qu’il est 7 heures, ELLE a raison. Incontestablement. Peu importe ce que les autres en pensent. Peu importe ce qu’ils essaieront de lui faire croire. De sa plume délicieusement irrévérencieuse et cocasse, Vincent Cuvellier tricote une fois de plus une aventure haute en couleurs dans le quotidien rocambolesque d’Émile. On rigole sous cape, on retient notre souffle devant tant de candeur audacieuse et on savoure la verve désopilante de ce personnage inimitable. Un petit bijou déjanté, à l’humour grinçant, et qui a indiscutablement du panache!


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮  

Maman est un oiseau


Par Anne Loyer, illustré par Leïla Brient, Bulles de Savon.
Quatrième de couverture:
«Manon a une maman qui est un oiseau, ou plutôt qui est pilote d'avion, mais c'est un peu la même chose. Et papa gère le quotidien, comme il dit. Quand la maîtresse d'école demande un exposé sur le métier de ses parents, Manon ne voit pas bien comment dire à tous que son papa est père au foyer et sa maman dans les airs.»

Avoir une maman qui s’envole ponctuellement pour son boulot et un papa qui est à la barre de la ronronnante et rassurante routine à la maison, c’est à la fois chouette, délicieusement hors norme et un brin déstabilisant. Mais lorsqu’il faut raconter cette singulière famille devant toute la classe, la dynamique se corse un peu et la peur des autres s’invite dans le bal. D’une voix tendre et sensible, Anne Loyer chuchote tout en finesse l’histoire de l’enfance qui a tant soif d’approbation, mais surtout celle de Manon et de sa crainte muette qu’un jour sa maman-oiseau ne sache pas retrouver son chemin jusqu’au nid familial. Un opuscule émouvant, à la plume toute simple, qui sait dire avec justesse le vertige d’oser sortir des ornières.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

jeudi 10 septembre 2015

The Good Little Book


Par Kyo Maclear, illustré par Marion Arbona, chez Tundra Books

Quatrième de couverture:
«Boy meets book. It's not quite love at first sight, but a good little book grows on a boy, soon becoming his loyal companion... until, one day, the book is lost. Will the boy get back his good little book? Will the good little book survive on its own without a proper jacket? Open up this good little book to find out.»

Et s’il existait un livre parfait pour chacun de nous? Un livre essentiel qui fait de nous un lecteur? Un livre comme une pierre philosophale? Un livre dont la lecture rend tout possible? D’une plume coquine et authentique, Kyo Maclear tricote une décoiffante épopée, celle d’un petit livre rouge en quête de jeunes dévoreurs de mots qui s’ignorent, et d’un garçon qui, contre toute attente, se laissera happer par le plaisir des mots. Nourri par l’univers visuel chaleureux et luxuriant de Marion Arbona, ce singulier opuscule sait raconter tout en simplicité la naissance de la connivence littéraire qui, si on la laisse s’épanouir à son rythme, peut s’avérer être l’amour d’une vie. Un petit bijou délectable à relire encore et encore.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩



mercredi 9 septembre 2015

Ma plus belle victoire


Par Gilles Tibo, illustré par Geneviève Després, Québec Amérique

Quatrième de couverture:
«J’ai dit à la Peur :
— Je ne veux pas que tu entres chez moi !
Elle m’a accompagné dans le vestibule, dans le corridor, dans le salon. Rendu dans la cuisine, je lui ai dit :
— Va-t’en chez toi !
Elle ne m’a pas écouté.
J’ai bu un immense verre d’eau pour la noyer. Mais la Peur savait très bien nager.»

Quand la Peur s’incruste, s’accroche, s’obstine, assombrissant insidieusement le quotidien, la Vie n’a plus le même goût. Elle devient noirceur. Les petits bonheurs prennent leurs jambes à leurs cous. Ne reste que la fuite. Une fuite de tous les instants. Jusqu’à ce qu’une main se tende pour tenter de faire échec au maelström. Avec une infinie justesse et une touchante sensibilité, Gilles Tibo brode finement l’histoire de Mathieu et de cette Peur avec un grand « P »; celle qui envahit tout, qui bouscule la tranquillité, qui éteint la joie de vivre et qui fait taire la candeur de l’enfance. Portée par l’univers visuel à la palette tendre et à la composition éloquente de Geneviève Després, cette épopée hors norme sait dire la détresse sans tomber dans l’apocalyptique, ose raconter ce combat silencieux digne des plus courageux chevaliers, petits ou grands. Un opuscule émouvant qui, je l’espère, saura être une main tendue dans la tourmente quotidienne de tous les vaillants anxieux de ce monde. 


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮



Thèmes abordés: peur, anxiété

lundi 7 septembre 2015

Il était 2 fois dans l'ouest


Par Séverine Vidal, Sarbacane, Pépix


Quatrième de couverture:
«Cet été, quand Luna arrive avec sa mère à Monument Valley, en territoire indien, elle ne sait pas... qu'elle vient de mettre les deux pieds dans l'aventure! Ça commence par sa rencontre avec Josh, un garçon navajo, et ça continue avec de la magie, des croyances indiennes, des animaux sauvages, un vieux cow-boy fou surnommé "Sloppy Joe"... Bref : Luna et Josh vont tester les "mille façons de frémir en Arizona"!!!»



À lire un jour...

jeudi 3 septembre 2015

Quelqu'un qu'on aime


Par Séverine Vidal, Sarbacane, Exprim'

Quatrième de couverture:
« Matt craignait le pire. Il sent sur son cou la main de son grand-père, qui prend la parole :
- Je perds la mémoire. Et ce jeune homme, assis là, il m'emmène en tournée à travers les USA pour réveiller les souvenirs enfouis. C'est pas beau, ça?
Antonia et Luke hochent la tête, ensemble, parce qu'ils sont émus, Matt le voit dans le rétro. Gary relâche son étreinte et :
- Qui pourrait rêver meilleur petit-fils, hein?
Matt craignait le pire et ce n'est pas ce qui est arrivé. C'est même tout le contraire. »


À lire un jour...



mardi 1 septembre 2015

De cape et de mots


Par Flore Vesco, Didier Jeunesse


Quatrième de couverture:
«Au palais, les demoiselles de compagnie se succèdent. Aucune d'elles n'est capable de satisfaire les caprices d'une reine tyrannique. Serine décide de tenter sa chance. Avec son franc-parler et sa joie de vivre, la jeune fille va semer la zizanie au sein de la cour... Sans se douter qu'elle est en train de risquer sa vie!»





À lire un jour...


dimanche 16 août 2015

Griffintown


Par Marie-Hélène Poitras, Alto, Coda

«Le jour se lève sur Griffintown après le temps de survivance, les mois de neige et de dormance. Hommes et chevaux reprennent le chemin de l’écurie. L’hiver a eu raison de quelques-uns. Certains, comme John, reprennent le collier comme on renoue avec une mauvaise habitude. Pour d’autres, qui traînent plusieurs vies derrière eux, il s’agit souvent du cabaret de la dernière chance. Marie, la Rose au cou cassé, cherche quant à elle un boulot qui la rapprochera des chevaux. Elle ignore ce que lui réserve l’été, le dernier de Griffintown. Car tandis qu’une procession de désespérés défile vers le Far Ouest à la recherche d’une maigre pitance, la Mouche ourdit sa vengeance. Histoire de meurtre, d’amour et d’envie dans un décor où tous les coups sont permis, Griffintown expose au grand jour l’intimité des cochers du Vieux-Montréal, ces cow-boys dans la ville.»

Le Far West… qu’en retient-on? Ses duels épiques, ses cavalcades folles à travers le désert, ses saloons aux pianos égrenant un rythme endiablé, les Bons, les Méchants, la Cavalerie… Ce qu’on oublie, c’est la solitude du cow-boy, du pianiste, de la prostituée qui étale sa vulnérabilité au balcon. Les démons aussi. Ceux qui hantent sans répit. Ceux qui s’enroulent autour de l’âme et font préférer la poussière. Et les chevaux. Leur vie utile, et l’autre, celle qui commence quand ils semblent de ne plus pouvoir l’être. Et si l’Ouest n’était pas si loin, finalement? Et si Griffintown était le dernier retranchement de ces irréductibles déchus, de ces oubliés du monde, de ces battants de la dernière chance? Et si, les Méchants, c’était en fait «Ceux de la Ville», ceux qui veulent tout faire disparaître sous un désert de condos aveugles et stériles, ceux qui veulent effacer l’Histoire pour en construire une en carton-pâte, ceux pour qui la fin justifie tous les moyens? D’une plume fine et juste, Marie-Hélène Poitras raconte cette vie dans les limbes, ce «château de tôle» rapiécé où piaffent les chevaux de la dernière heure, ce combat de chaque instant des cochers, de leur race de survivants, ce mélange explosif de bravoure et de détresse qui les fait se relever chaque fois que le Destin les enfarge. C’est une histoire au souffle âpre, à la sensibilité qu’on camoufle dans ses bottes, à la joie rauque et éparse, à l’orgueil qu’on méprend parfois pour de la résilience. Un opus chamboulant, ébouriffé, à l’analogie audacieuse, qui sait dire avec une lucide simplicité l’humanité et les chevaux, dans tout ce qu’ils ont de farouchement indomptables.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮

mercredi 12 août 2015

Le 12 août, on achète un livre québécois...


Pour une deuxième année, un événement singulier et mémorable a lieu en ce 12 août: le mouvement Le 12 août, j'achète un livre québécois, initiative originale de Patrice Cazeault lancée sur Facebook.

Suivant l'engouement des lecteurs pour cette mobilisation culturelle, Lili a décidé de vous souffler des idées pour l'occasion.


Tout d'abord, quelques surprises délectables pour les petites mains...


Au carnaval des animaux, écrit et illustré par Marianne Dubuc, chez La Courte Échelle.  Un imagier farfelu et surprenant.


Le sommeil perdu, écrit et illustré par Dominique Jolin,
chez Dominique et compagnie.
Une tournée délicieuse des classiques de l'heure du dodo...










Les mots magiques, par Angèle Delaunois,
illustré par Manon Gauthier, chez L'Isatis.
Une exquise et indispensable petite poésie de tous les instants.



Puis, pour la jeunesse qui pousse...


Fourchon, par Kyo Maclear,
illustré par Isabelle Arsenault, chez La Pastèque.
Une façon cocasse et tendre d'expliquer la différence.
(Kyo Maclear est une auteure canadienne qui a collaboré avec Isabelle Arsenault, illustratrice québécoise, le temps de deux savoureux albums)
L'arbragan, écrit et illustré par Jacques Goldstyn, chez La Pastèque.
Une connivence impromptue et tout simplement touchante.

Le petit chevalier qui n'aimait pas la pluie, par Gilles Tibo, illustré par Geneviève Després, chez Scholastic. Une quête chevaleresque pour ceux qui n'aiment pas se mouiller l'armure.
Loula part pour l'Afrique, écrit et illustré par Anne Villeneuve, chez Bayard Canada. Un opuscule émouvant et rigolo qui sait dire l'enfance.

Le lion et l'oiseau, écrit et illustré par Marianne Dubuc, chez La Pastèque. Une douce rencontre toute en simplicité et en authenticité.


Sans oublier les lecteurs maintenant aguerris...

Jessie Elliot a peur de son ombre, écrit et illustré par Elise Gravel, chez Scholastic. L'aventure délicieusement rocambolesque d'un été mémorable.




Le Cristal qui pousse, de Steve Proulx, chez Trécarré.
Une enquête hors-normes frisant habilement l'improbable.



Le menteur et la rouspéteuse, de François Barcelo, chez Soulières. Un tête-à-tête hilarant déroutant entre deux générations que tout semble séparer.

Aller simple pour la Nouvelle-France, de Lyne Vanier, chez Porte-Bonheur. Une épopée qui secoue les repères du Temps et force le lecteur à voir le monde en quatre dimensions.






Et enfin, pour les lecteurs en herbe de jadis devenus adultes...

Quelques BDs à dévorer sans tarder...!


Hiver nucléaire, scénario et dessins de CAB, chez Front Froid. Un possible qui fait frissonner les certitudes.


La fugue, scénario et dessins de Pascal Blanchet, chez La Pastèque. Un voyage au coeur de la musique et du silence.


La guerre des arts, scénario et dessins de Francis Desharnais, chez Pow Pow. Une apocalypse interstellaire peut-être pas si farfelue que ça...

Le fond du trou, scénario et dessins de Jean-Paul Eid, chez La Pastèque. Un délicieux pied-de-nez à la logique et au «continuum espace temps».



Et quelques romans qui font tomber les oeillères et sortir des sentiers battus...

Le joueur de triangle, de Nicolas Gilbert, chez Leméac. Une singulière musique à voix multiples, déroutante, sensible, inoubliable.
mãn, de Kim Thúy, chez Libre Expression.
Un petit bijou d'humanité brodé finement.

Mayonnaise, d'Éric Plamondon, chez Le Quartanier. Un épique périple délicieusement chaotique.

C'est le coeur qui meurt en dernier, de Robert Lalonde, chez Boréal. Une désarmante authenticité, qui bouleverse l'âme et nourrit le coeur.


Ne vous reste plus qu'à vous précipiter chez votre libraire...!


Bonne lecture!

jeudi 6 août 2015

Les Sentinelles


Par Taï-Marc Le Thanh, Didier Jeunesse, Jonah, tome 1

«"Depuis que je te connais Jonah, je sais que tu es un enfant exceptionnel."
M. Simon, le directeur de l'orphelinat, ne croit pas si bien dire. Arrivé à l'adolescence, les qualités surnaturelles de Jonah vont susciter l'intérêt d'une mystérieuse société secrète... Quand le jeune garçon disparaît soudainement, Steve, Fillipus, Robert et Alicia décident de s'enfuir pour retrouver leur ami.»

Et si la différence rendait le bonheur contagieux? Et si le Destin n’aimait pas trop que le Bien semble imperméable au Mal? Et si, par sa différence, Jonah influençait malgré lui l’ordre des choses?  D’une plume virevoltante et déjantée, Taï-Marc Le Thanh brode avec finesse et sensibilité une épopée douce et étrange, une quête échevelée, déroutante et délicieusement improbable. Construisant audacieusement une trame hybride, une trame comme on en lit peu, à cheval entre la fantaisie, le réel et l’inextricable, il sait raconter habilement, faisant s’enchaîner les courts chapitres aux titres évocateurs, débouler les péripéties à vive allure, et évoluer sous les yeux ébahis du lecteur une galerie de personnages absolument irrésistibles. Un opus touffu et fascinant, à l’imaginaire luxuriant, qui secoue les tranquillités, et sème l’espoir pour contrer le doute. À découvrir sans perdre un instant.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

jeudi 30 juillet 2015

La petite révolution


Scénario et dessins de Boum, Front Froid, Anticyclone

«Florence est une orpheline qui se bat pour survivre depuis qu’elle est toute petite. Mais viendra un jour où son combat deviendra aussi une lutte pour protéger ses amis, sa famille, un antiquaire qui lui permet d’écouter Boris Vian... et peut-être même son peuple.»

C’est un monde rude et intemporel, évoquant les grandes injustices et les mémorables soulèvements de jadis, mais laissant présager qu'il pourrait bel et bien s'agir d'un sombre et possible futur. Un futur où les abus du passé écraseraient de nouveau le peuple, où l’Homme serait comme toujours le pire ennemi de l’Homme, où l’Histoire se répèterait, inexorable. C’est le monde de Florence. D’Auguste. De Dominique. De ceux qui luttent pour survivre. De ceux qui ne baissent pas les bras, même quand l’espoir ne semble tenir qu’à un fil, qu’à une intrépide désobéissance de plus. De l'enfance qui devient adulte sans avoir eu droit à l'insouciance. D’une plume sobre, juste et efficace, portée par un univers visuel d’une éloquente simplicité, Samantha Leriche-Gionet alias Boum tricote avec habileté et finesse cette touchante chronique révolutionnaire. Un opus bouleversant qui sait secouer les certitudes et semer le doute pour mieux faire pousser la vigilance. À lire sans tarder!


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

mardi 28 juillet 2015

Les inconstances de Constance


Écrit et illustré par Martine Delerm, Seuil Jeunesse

«Constance ne veut pas choisir. Et alors?»



'' Vouloir l’enfance et l’oublier.
Vouloir grandir et regretter.
Se dire tant mieux! Se dire hélas!
C’est Constance et ça agace. ''

Constance est tout sauf constante. Elle est multiple. Elle est sa meilleure amie et sa pire ennemie. Constance tergiverse et signe. Elle est elle-même et son contraire. Et c’est bien ce qui fait son charme. Une fois de plus Martine Delerm brode avec finesse et sensibilité un petit poème d’histoire, hybride habile entre miettes de vie et fantaisie. Porté par un univers visuel tendre et évocateur, ce délicieux petit paradoxe d’album fait sourire et embrasser joyeusement le sympathique et échevelé fouillis de l’âme humaine. À relire sans modération quand l’incertitude nous turlupine les repères…


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩



Un merci tout spécial à La mare aux mots (et à son partenaire Seuil Jeunesse)
qui par son concours m'a permis de découvrir ce nouvel opus de Martine Delerm! 

samedi 25 juillet 2015

Les ennuis de Lapinette


Écrit et illustré par Cathon, Comme des géants

«Les jours de pluie sont les préférés de Lapinette. Elle adore se balader dans la forêt et sauter dans les flaques. Mais lorsqu'elle veut aider les animaux qu'elle croise sur son chemin ce jour-là, elle ne cesse de se mettre les pieds dans les plats. Pauvre Lapinette!»

Il y a de ces journées où l’on a la bonne volonté enthousiaste et l’altruisme maladroit: Lapinette en sait quelque chose. Pour elle, rien ne va plus… jusqu’à ce que le vent tourne, et que sa remarquable vivacité d’esprit soit enfin appréciée à sa juste valeur. D’une plume toute en simplicité et en candeur, Cathon raconte les mésaventures cocasses de cette attachante Lapinette au coeur si grand. S'épanouissant joyeusement grâce à l'éloquence d'un univers visuel aux traits expressifs et aux détails astucieux, ce délicieux opuscule redonnera le sourire à tous les irrésistibles gaffeurs en herbe de ce monde!


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

jeudi 23 juillet 2015

Archie Greene et le secret du magicien



Par D. D. Everest, Bayard Jeunesse, Archie Greene 1

«Orphelin, Archie Greene vit chez sa grand-mère Gardénia. Le jour de son douzième anniversaire, il reçoit un mystérieux grimoire écrit dans une langue indéchiffrable. Ce colis est accompagné d'un parchemin qui l'invite à se rendre à la librairie La Page Blanche, à Oxford. Le jeune garçon part sur-le-champ ! Archie devient apprenti-relieur au Musée des Collections magiques où les livres battent des pages pour voler, où les grimoires prédisent l'avenir et révèlent le passé, où les pop-ups font jaillir des chevaliers... Il découvre bientôt qu'il a un don très particulier. Désormais, son devoir est de protéger les Terribles Tomes, ces livres de magie noire convoités par des magiciens maléfiques...»

Et si vous receviez un vieux livre décrépit pour votre douzième anniversaire? Et si aussitôt arrivé entre vos mains, ce livre chamboulait tout vos repères, vous dévoilant coup sur coup une famille élargie dont vous ignoriez faire partie, et surtout, vous entraînant dans un monde mystérieux et merveilleux auquel vous appartenez sans le savoir? Pourriez-vous encore croire à une inoffensive coïncidence? D’une plume vive et bouillonnante d’idées, D. D. Everest tricote joyeusement les premiers pas d’Archie Greene dans ce fascinant univers magique; univers (très) proche parent de celui désormais incontournable de Harry Potter. En deux coups de cuillère à pot, Everest plonge le lecteur dans une quête frénétique, aux multiples rebondissements, le laissant tout ébaubi et haletant, à la dernière page de cette première et tourbillonnante aventure. Or, cette effervescence de péripéties me force à oser un petit bémol: qu’on ne s’y méprenne pas, la prémisse est indiscutablement accrocheuse, le fameux «univers magique» dans lequel doit se dépatouiller Archie Greene semble absolument prometteur (c’est un monde parallèle où les apprentis-magiciens travaillent de concert à protéger et préserver les écrits magiques des derniers siècles, plutôt que d’en pratiquer les préceptes comme dans Harry Potter), et la galerie de personnages est délicieusement colorée, mais malheureusement, c’est dans la construction de la trame que cela achoppe. Si elle est explosive et palpitante, cette trame est aussi un poil maladroite par moments, bombardant peut-être un peu trop les personnages et le lecteur de revirements de situation, voulant à tout prix avancer à vitesse grand V au coeur d’une société secrète qu’il ferait pourtant bon découvrir tout doucement, et forçant ainsi des raccourcis un peu cousus de fil blanc pour résoudre certains noeuds de l’intrigue. Cela dit, il s’agit d’un premier tome tout à fait captivant, que j’ai dévoré d’un trait, sans prendre le temps de souffler… et qui me fait espérer (impatiemment!) une suite à cette pétulante série.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ 1/2 ✩ 


Pour le lire en version originale