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vendredi 30 mai 2014

Une femme et un homme


Par Grassa Toro, illustré par Ana Yael, L'Atelier du poisson soluble

«Lui préfère le froid de l’été. Elle ne mange des pêches que le noyau, parce que le reste c’est trop facile, et connaît une chanson qui dure trois quarts d’heure. Finiront-ils par se rencontrer?»

Une épopée déjantée à fleur de nuage. Grassa Toro tricote une rencontre malicieusement improbable et rocambolesque entre un homme et une femme; déstabilisant le lecteur à qui mieux mieux, les répliques saugrenues fusent sans crier gare, dans un enchevêtrement d'affirmations paradoxales. À travers cette singulière valse-séduction, la femme et l'homme se retrouvent bel et bien, soudainement, sans rime ni raison, et, étrangement, pour de bon. Relancée habilement par l'univers visuel aux textures inventives et à la créativité audacieuse d'Ana Yael, cette histoire déroutante stimule la réflexion et défonce les ornières de la prévisibilité. Car après tout, qu'y a-t-il de plus indomptable et déconcertant que l'amour?


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆



ATTENTION! Ce livre n'est pas encore paru en Amérique du Nord:
 date de parution indéterminée pour le moment.

mercredi 28 mai 2014

The Little House


Par Virginia Lee Burton, HMH Books For Young Readers


«Once upon a time there was a Little House way out in the country. She was a pretty Little House and she was strong and well built.»

C'est l'histoire d'une petite maison de campagne toute jolie, rosée, à volets, et celle du temps qui passe, d'un siècle qui bouscule tout, qui multiplie les évolutions sans prendre la peine de regarder derrière. Il y a plus de 70 ans, alors qu'il y avait encore tant à découvrir dans le XXe siècle, Virginia Lee Burton a écrit ce récit audacieux pour l'époque; simplement, à travers la voix d'une attachante maisonnette, et tout en soulignant les effets dévastateurs du progrès à vitesse grand V qui détruiront une existence paisible, elle a su habilement lancer un appel à la vigilance. Sans tomber dans un pontifiant pamphlet réfractaire à tout changement, elle a plutôt concocté une invitation à cultiver la conscience de notre environnement, de son impact sur notre vie. Un opus fascinant et lucide à découvrir (ou à redécouvrir!) en famille. (Petit bémol: il n'est malheureusement plus disponible en version française)


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Ronchonette Cocolle


Écrit et illustré par Sibylle Delacroix, Bayard jeunesse

«Ronchonette Cocolle n'est jamais d'accord. Et ne lui demandez pas pourquoi, parce qu'elle ne le sait pas.»

Un petit bijou de candeur, de malice et d'authenticité. Sybille Delacroix raconte la petite enfance, ses bouderies, ses montagnes russes émotives, et sa logique saugrenue d'une plume tendre et coquine, soulignant affectueusement, et avec humour, l'absurdité d'un quotidien aux mille rebondissements. Porté par un univers visuel tout en simplicité et délicieusement ébouriffé, cet album fait rigoler en douce. À raconter encore et encore, pour faire sourire ces Ronchonette en herbe qui poussent dans toutes les bonnes familles (mais chut!, il ne faut pas leur dire!).


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★

Grand-mère, elle et moi


Par Yves Nadon, illustré par Manon Gauthier, Les 400 coups, Carré Blanc

«Une femme raconte trois souvenirs importants à propos de sa grand-mère et de la jument de celle-ci. Des souvenirs empreints de nostalgie, de joie, d'émerveillement et d'espoir.»

Une douce balade dans le passé, au coeur de ces inoubliables réminiscences d'un bonheur partagé. Yves Nadon chemine finement, remontant avec délicatesse le fil du temps, à la recherche de ces instants fugaces, de ces petits joyaux de l'enfance enchâssés dans l'âme. Si les mots charment, l'univers visuel de Manon Gauthier envoûte d'emblée; maniant les textures avec éloquence et composant adroitement ses illustrations, elle invite le lecteur à une tendre galopade à travers la mémoire, évoquant avec justesse et sensibilité la complicité immuable d'une grand-mère et de sa petite-fille. Un émouvant opuscule à déguster.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

mardi 27 mai 2014

Ernest et Rebecca

Scénario par Guillaume Bianco, dessins par Antonello Dalena, Le Lombard, Ernest et Rebecca
Résumé de l'éditeur (t. 1):
«Rebecca est une petite fille de six ans (presque et demi!). Grandir n'est pas toujours simple, avec des parents qui se disputent, une grande soeur en pleine crise d'adolescence et les rhumes de saisons. Mais quand on a un ami microbe du nom d'Ernest la vie devient plus douce. Alors l'enfance s'anime de découvertes merveilleuses et d'aventures diverses que traversent ensemble les deux inséparables copains.»


C'est l'histoire d'une petite fille à l'imagination fertile et au système immunitaire capricieux. L'histoire de parents qui ne s'aiment plus et qui font bourdonner le quotidien de leurs cris. Mais surtout, l'histoire d'une amitié délicieusement improbable entre Ernest et Rebecca; une amitié qui bouscule avec candeur, qui dénonce avec aplomb et qui a définitivement plus d'un tour dans son sac. Avec Guillaume Bianco à la barre, multipliant les dialogues taquins et justes, faisant débouler l'intrigue à grands coups de rebondissements savoureux, et les dessins d'Antonello Dalena, déjantés à souhait, cette série de BD séduit d'emblée et fait rigoler à tout vent. Le monde selon Ernest et Rebecca; un univers rocambolesque et attachant à découvrir sans tarder!




Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★

dimanche 25 mai 2014

L'Exception


Par Audur Ava Olafsdottir, Zulma

«Dans le vacarme ordinaire d’un réveillon, entre feux d’artifice et bouchons de champagne, Maria n’entend rien de ce que Floki, son mari, lui annonce. Grave décision longtemps mûrie : il la quitte pour un autre, qui n’est autre que son collègue de l’Institut de recherche mathématique où il travaille sur la théorie du chaos. Pour la narratrice, s’ensuit l’enchaînement quasi inéluctable des états psychologiques liés à la séparation. Mais dans la nuit de l’hiver polaire, Perla, la charitable voisine auteure de romans policiers et conseillère conjugale, veille. Elle surgit à tout moment pour secourir la géante délaissée, dont les mésaventures répondent étrangement au traité sur le bonheur matrimonial qu’elle est en train d’écrire…»

À lire un jour...

lundi 19 mai 2014

Quel génie!


Écrit et illustré par Ashley Spires, Scholastic

«"...l'objet n'est pas génial. Ni réussi. Ni même acceptable. C'est RATÉ. La petite fille met l'objet de côté et fait un autre essai... Ce n'est pas son heure de gloire." Mais la persévérance l'emporte sur les revers et le génie créatif finit par triompher!»

Un hommage rigolo à tous les créateurs en herbe de ce monde. Ashley Spires bricole une histoire joyeusement échevelée, avec son espièglerie et sa verve habituelles, relatant avec humour les hauts et les bas (et des bas, il y en a, croyez-moi!) de la création. Opuscule tendre et malicieux, cet album souligne habilement, avec finesse et sensibilité, que pour créer, il faut savoir plonger à fond dans l'aventure, braver le doute, faire un pied-de-nez au découragement et utiliser astucieusement les imprévus pour se propulser au sommet. Un petit bijou cocasse à faire découvrir à tout vent!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

vendredi 16 mai 2014

Les déferlantes


Par Claudie Gallay, Actes Sud, Babel

Quatrième de couverture«La première fois qu'elle a vu Lambert, c'était le jour de la grande tempête. Elle était installée depuis six mois tout au bout des terres, sur la pointe de La Hague, dans un paysage aussi sublime que tumultueux. Elle travaillait pour un centre ornithologique, elle observait et comptait les oiseaux sur les falaises. Autour d'elle, la vieille Nan qu'on disait folle, la belle Morgane et son frère Raphaël, le sculpteur, Lili qui tenait le café, son père Théo, l'ancien gardien de phare, et surtout Lambert avec son silence et ses souvenirs. Celle qu'on appelait la Horsain, "l'étrangère", ne savait pas qu'elle allait entrer dans leur histoire ; elle ne se doutait pas que les secrets relient les gens plus encore que les lieux. Mais elle était attirée par Lambert, cet homme qui lui rappelait celui que la mort lui avait pris. Tout a commencé avec la tempête d'équinoxe...»


Une lancinante bouffée d'embruns et de souvenirs. Claudie Gallay brode finement, de sa plume patiente, la vie des uns et des autres, faisant s'épanouir un village, dans le fracas échevelé de la côte; un village indomptable et meurtri, où la ténacité des rancunes et la profondeur des failles de chacun enfouissent la vérité au fond de l'âme. Gallay sait dire l'essentiel, sobrement, chuchotant les mots justes, brossant en mille et une phrases habiles et courtes l'éloquence du silence, bref, écrivant comme gronde la mer, dans un enchaînement infini de vagues. Elle sait dire l'amour, le deuil, la solitude, l'abandon, mais aussi l'espoir d'un bonheur si on ose voir au-delà de la tourmente. Un opus chamboulant, d'une déchirante douceur et d'une troublante humanité, à lire en se laissant le temps d'apprivoiser le tumulte des eaux.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★

lundi 5 mai 2014

Ma gare d'Austerlitz


Par Anne-Sophie Silvestre, Oskar Jeunesse, La vie

«Quand on a 15 ans et qu'on affronte une maladie grave, comme Georges, on se retrouve coincé à l'hôpital. Et quand cet hôpital est la Salpêtrière, à Paris, on a la gare d'Austerlitz pour voisine de chambre. Tlaa-ta-da da... En voie 17, arrivée du train en provenance de Port-Bou, Port-la-Nouvelle... Tous ces voyages, ces trains qui arrivent et s'en vont, ça n'est pas drôle quand on n'a pas le droit de partir. Cela peut même devenir lancinant. Jusqu'au jour où notre héros décide de se faire la malle, de sauter dans un train qui part. Mais qu'y a-t-il au bout de ces rails?»

Si la maladie bouleverse les repères, chamboule les horizons et ébranle les certitudes, elle donne aussi, étrangement, le goût de croire. De croire en l'avenir. De croire en l'impossible. De croire en soi. Maniant la plume avec justesse et une fine simplicité, Anne-Sophie Silvestre laisse ses mots souffler au lecteur la résilience de l'humain, la force de l'âme et surtout, le pouvoir salutaire du rêve, ce droit inaliénable de prétendre aux mille possibles, de se décider un destin. Un remuant opuscule tricoté avec délicatesse, périple audacieux tendrement fantasque qui fait sourire l'âme malgré la grisaille. Inoubliable.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★
 



ATTENTION! Ce livre n'est pas encore paru en Amérique du Nord:
 la date de parution n’est pas encore déterminée.

dimanche 4 mai 2014

Victoria rêve


Par Timothée de Fombelle, Gallimard Jeunesse

«Victoria rêve d'aventures, d'une vie plus grande qu'elle. Alors quand les livres disparaissent de sa chambre et que des personnages descendent de sa bibliothèque en rappel, c'est le début d'une belle aventure dans son imaginaire.»

Victoria rêve. Elle rêve sa vie, multipliant les possibles, transformant l'improbable en réalité, à grands coups d'imaginaire, le sien et celui de tous ces livres qui encerclent sa chambre. Navigant avec aisance au coeur d'univers farfelus, luxuriants et fourmillant d'aventures épiques, Victoria trouve le réel insipide. Et pourtant, il est intrigant, son quotidien. Les livres de sa bibliothèque disparaissent. Son père, ouvrier conventionnel depuis toujours, semble jouer au cow-boy en cachette. La grande horloge grand-père de la salle à manger s'est carapatée sans crier gare. Il y a les Trois Cheyennes qui sont en cavales. Et le petit Jo qui la suit comme une ombre. Tricotant habilement une intrigue joyeusement déroutante, Timothée de Fombelle raconte avec finesse et sensibilité la vie, ordinaire et extraordinaire, ses détours impromptus, ses écueils parfois ironiques, et ses petits bonheurs enfouis entre deux tristesses. Un délice de candeur et d'authenticité, porté par le souffle envoûtant des rêveurs.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

samedi 3 mai 2014

3.000 façons de dire je t'aime


Par Marie-Aude Murail, École des Loisirs, Médium

«Chloé, Bastien et Neville ont eu en cinquième une professeure de français qui n'aimait que les livres qui finissent mal. Un soir, elle les a emmenés pour la première fois au théâtre voir une représentation de Dom Juan de Molière. Cette soirée a changé leur vie. C'est décidé, ils seront comédiens! Six ans plus tard, leur désir de monter sur scène est intact et ils se retrouvent au conservatoire d'art dramatique de leur ville. Le professeur le plus réputé, Monsieur Jeanson, les prend tous les trois dans son cours. Chloé va devoir concilier les cours de théâtre avec le rythme intensif de la classe préparatoire qu'elle vient d'intégrer. Bastien, prêt à tout pour faire rire, pense qu'il suffit de regarder une vidéo de Louis de Funès pour apprendre la tirade d'Harpagon. Le beau et ténébreux Neville a peur de se donner les moyens de son ambition, d'être un autre pour savoir enfin qui il est. Comment le théâtre va-t-il lier pour toujours la jolie jeune première, le valet de comédie et le héros romantique que Jeanson a su voir en eux?»

Être acteur, c'est d'abord se connaître soi-même, sur le bout des doigts, afin de pouvoir insuffler une parcelle de vie aux personnages. C'est un long apprentissage, où on se fait secouer les certitudes, bardasser les convictions, où on doute, on regimbe, on se ressaisit et on recommence. On y croise des gens déroutants, confrontants, inspirants, un concentré d'humanité en quelque sorte. Le théâtre, tout le monde peut en faire, mais ce n'est pas pour tout le monde. Et c'est précisément ce que raconte la plume juste de Marie-Aude Murail à travers l'éveil au monde adulte de ce trio d'amis délicieusement improbable. Tricotant avec finesse une intrigue où s'entrechoquent les destins sans crier gare, ses mots savent dire, en toute simplicité, la jeunesse, ses coups de gueule, ses appels au secours, ses fous rires et ses grandes révélations. Une ode tendre et authentique à ce monde aux mille possibles qu'est le théâtre; un monde où il fait bon prendre son envol.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆