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dimanche 30 mai 2010

Une maison au bord de la mer

Par Janisch Heinz, illustré par Helga Bansch, Belin

«Gilda, un escargot, se lance dans un voyage qui doit la mener de ses vignes natales autrichiennes vers les plages adriatiques. En chemin, elle fait la connaissance du géant Bernard. En deux temps, trois mouvements, ils arrivent à destination... Autour des thèmes de l'amitié, de la différence, de la singularité et de l'entraide.»

Une savoureuse découverte que ce petit opus farfelu! La plume de Heinz est toute douce et saupoudre d'une vivante fantaisie cette aventure rocambolesque. Quant aux illustrations de Bansch, elles sont tout simplement superbes! Grâce à elles, les personnages vibrent d'une vie étrange et fascinante. Ce duo auteur-illustrateur plonge avec habileté le lecteur dans un monde imaginaire truffé de surprises. Quel délice!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★    

vendredi 28 mai 2010

La Bibliothécaire

Par Gudule, LGF, Le Livre de poche, Fantastique

«Guillaume n'aime pas le français et dort pendant les cours. Pourtant, ses "rêves" ont tout à voir avec le français : depuis la vieille dame qui n'arrête pas d'écrire jusqu'à la jeune fille qu'il décide de suivre et qui l'entraîne à la bibliothèque, dans un incroyable périple au pays de Poil de Carotte, de Gavroche et du Petit Prince...»


Une sympathique aventure, un brin saugrenue, où les mots prennent toute la place, nous accrochant un sourire au cœur… La plume de Gudule est vive, quoique légèrement franchouillarde (surtout le personnage de DouDou) et parfois un peu trop ouvertement éducative. Toutefois, dès la première partie du roman envolée, une partie où on fait comprendre unilatéralement au lecteur, avec peut-être un peu trop d’enthousiasme, que les livres doivent être et sont merveilleux, l’histoire nous envoûte et nous fait voyager à toute allure à travers le rayonnage de la Grande Bibliothèque Universelle. Les personnages sont attachants et la fin délicieuse… Un bon petit roman pour les jeunes adolescents.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

mercredi 19 mai 2010

Nos amours ne vont pas si mal

Par Marie-Aude Murail, L'École des Loisirs, Neuf, Émilien 7

«Les choses pourraient être pires. Émilien pourrait être père à dix-sept ans puisque sa petite amie, Martine-Marie, pense être enceinte de lui. Sylvie, sa mère, pourrait être au chômage, plaquer Valentin et abandonner ses enfants puisqu'elle est au bord de l'implosion. Justine, sa petite soeur prématurée, ballottée de fille au pair en halte-garderie, pourrait y laisser sa peau. Émilien pourrait se décourager et renoncer à son rêve : devenir dessinateur de BD. Mais non, tout ça, ce serait à la télé, dans Santa Barbara. Dans la réalité, les choses ne vont pas si mal que ça. Allez, courage, Émilien, et venge-toi de la vie... en la dessinant!»


Une belle petite fin à croquer pour cette surprenante série. Murail joue toujours de sa plume aussi habilement, peaufinant le portrait en ajoutant une touche d’humanité par-ci, un frisson de vie par-là et quelques bons éclats de rire pour compléter le tout. Un délice attachant qui se dévore tout cru, jusqu’à la dernière virgule…


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★    

mardi 18 mai 2010

Sans sucre, merci

Par Marie-Aude Murail, L'École des Loisirs, Neuf, Émilien 6

«Émilien est fatigué. Il a une mère-tille mère. Ce n'est pas qu'elle n'ait pas d'hommes dans sa vie. Ils défilent. Elle les jette toits. Comme homme de la famille, il ne reste que lui. Il ne peut même pas compter sur son futur petit frère. Ce sera Justine, une sœur, donc. Émilien a peur. Le téléphone, puis l'électricité ont été coupés à l'appartement. Six soirs sur sept, c'est raviolis au dîner. Quand quelqu'un frappe à la porte, c'est un huissier. Émilien s'évade. En étudiant Phèdre ou en dévorant les oeuvres complètes de Barbara Cartland que lui a fait découvrir sa vieille voisine, Mlle Sainfoin. Que des histoires d'amour compliquées... mais qui lui donnent une idée. Marier sa mère. Son oncle Valentin a toujours eu un faible pour elle. Il n'est pas riche mais c'est une vraie fée du logis. Et puis, il a une devise qui semble appropriée à la situation : "C'est quand tout va mal que tout va bien!"»


Une épopée cahoteuse mais si touchante dans le monde des petites vies toutes neuves qui débarquent parfois, un brin en avance, sans crier gare. La plume de Murail est au sommet de son art; vibrante, vivante, habile et drôle. J'adore tout simplement la gallerie des personnages: les principaux bien sûr, Émilien-le-tout-doux, Valentin-l'amoureux et Sylvie-la-maman-qui-fuit, mais aussi tous les autres qui se greffent à l'histoire, le temps de quelques pages, comme cette singulière Mme Sainfoin, amateure des romans de Barbara Cartland et grand-maman dépassée parfois. Un opus charmant, sensible et inoubliable. À lire absolument!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★    

Au bonheur des larmes

Par Marie-Aude Murail, L'école des Loisirs, Neuf, Émilien 4

«Avec sa bande d'amis, Émilien se prépare à devenir mono au centre d'Argilly, en Bourgogne, un endroit pittoresque, selon la directrice. Traduction : sans salles de bains. La colo accueille des enfants de trois à sept ans, quelques cas sociaux et deux handicapés : un autiste de six ans, un mongolien de huit. La directrice a insisté : il faut encourager l'autonomie des enfants, avoir un consensus pédagogique et une complémentarité des apports. Émilien, lui, joue avec les petits à boire la pluie et il organise des courses d'escargots. C'est très mal vu. Il les aide à écrire des lettres pleines de chagrin à leurs parents. C'est désastreux. Bref, il cherche à se faire aimer des enfants. Les autres le traitent de démago et d'incapable. Il ne lui reste plus qu'à écrire à la sienne, de mère : « Chère maman, ton fils est un nul. » Heureusement, Martine-Marie est là. Elle a le dévouement gai et l'enthousiasme contagieux. Et elle, ce n'est pas l'autonomie d'Émilien qu'elle encourage, c'est son amour.»


Plongeon délicieux dans l'univers des colonies de vacances... du point de vue des moniteurs. L'adolescence sensible qui rencontre l'enfance aux mille joies et peines. La plume de Murail est fidèle à elle-même: vive, cocasse et émouvante. On en redemande!...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★    

Le clocher d'Abgall

Par Marie-Aude Murail, L'École des Loisirs, Neuf, Émilien 3

«Voilà deux mois que Sylvie, la mère d'Émilien, fréquente un type fourbe et prétentieux qui téléphone sans arrêt à la maison. Voilà des semaines que Xavier Richard, le meilleur pote d'Émilien, passe son temps à se moquer de lui. De lui, mais aussi de Martine-Marie, l'amour de sa vie, celle qu'il épousera dans cinq ans et qui lui donnera quatre enfants, c'est décidé. Voilà quelque temps que Jocelyn, dit Joss, le nouveau de la classe, colle Émilien et ne parle qu'à lui. Joss fait peur. Il vit seul dans des odeurs de cages sales et de poils mouillés, il fait crever les bêtes autour de lui, l'une après l'autre. Il y a des jours où la vie paraît très moche et où l'on n'a qu'une envie : se plonger dans les jeux de rôle. Émilien en a un qui lui conseille de "retourner au clocher d'Abgall où vous êtes attendu". Il obéirait bien. À condition que ce soit Martine-Marie qui l'attende...»


Un autre savoureux épisode dans la vie mouvementée d'Émilien, sous la plume sensible et vraie de Murail. L'adolescence dans toutes ses zones grises et ses grands questionnements. Un petit bijou bouleversant...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★    

lundi 17 mai 2010

Le trésor de mon père

Par Marie-Aude Murail, L'École des Loisirs, Neuf, Émilien 2

«Et revoici Émilien, le héros de Baby-Sitter Blues! Sa mère pense qu'il manque cruellement d'un modèle identificatoire masculin. D'un homme, quoi. D'un père. Lui qui n'a même pas une photo du sien. Aussi, tandis qu'elle essaie en douce de refaire sa vie, elle envoie Émilien en vacances chez son oncle Marc, beau gosse, sportif, tellement dans le coup qu'il en est fatigant pour un adolescent. Mais, quand Émilien commence tout juste à le supporter, sa mère le rappelle d'urgence: Martial, le père inconnu, vient de mourir en lui laissant un tas de pièces d'or, sesterces, écus... accumulés en écumant les bords de la Loire. Martial était joueur: Émilien doit se montrer digne de son héritage en traversant un véritable jeu de piste pour le retrouver, avec messages codés, pièges et rebondissements. Escorté de Valentin, l'énigmatique frère de Martial, Émilien va croiser sur sa route des vieilles dames qui font tourner les tables, un curé à pendule et un moulin fantôme! Alors, ce trésor, on va le chercher?»


On retrouve avec bonheur ce fameux Émilien et son humour délicieux... ainsi que toute sa bande un peu singulière! La plume de Murail est toujours aussi habile et coquine (une miette franchouillarde, mais rien d'insurmontable), et l'histoire nous tient en haleine jusqu'au tout dernier mot!... La suite! La suite!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

samedi 15 mai 2010

La décision

Par Maxime Roussy et Marie-Ève Larivière, La semaine, Le blogue de Namasté 5

«Même si j'ai 14 ans, je me demande si j'ai le coeur assez solide pour supporter tout le suspense qu'il y a dans ma vie. Il y a la campagne électorale qui ne finit plus de finir, mais il y a aussi Michaël qui joue avec mes nerfs. Sa révélation m'a toute chamboulée. Je l'aime, il m'aime, mais il y a un problème. Un gros pro blème. Suuuper! Il y a aussi Fred, mon ortho de frère, qui veut la gloire, mais sans lever le petit doigt. Sa dernière idée est complètement débile. Et il veut que j'y participe! Si mon coeur s'arrête, ce sera aussi un peu de sa faute.»

Ça y est: la série Namasté vient officiellement de se fondre dans le genre «Aurélie Laflamme». En effet, la plume de Roussy et de Larivière, autrefois si habile et si loin d'un langage supposément utilisé par les «ados», vient de choisir définitivement la voie (et la voix!) d'un téléroman pour adolescents, avec ce que ça implique de vocabulaire pseudo-à-la-mode et de ton moralisateur. Je n'ai rien contre ce genre, personnellement, mais je trouve dommage que la série Namasté ait abandonné sa singularité délicieuse pour imiter un «compétiteur» plus populaire... Ce tome est tout de même sympathique et déborde (peut-être un peu trop!) de péripéties et de dilemmes pouvant survenir à l'adolescence. Bien sûr, l'attachement aux personnages demeure, mais le lecteur se sent comme entraîné malgré lui dans un «conte pour ados» avec morale à la fin. Et parlant de fin, cette manie de créer une attente artificielle du prochain tome, en coupant sans subtilité le fil de l'action dans les dernières pages, est un brin dérangeante... On voit venir les auteurs de loin, avec leurs gros sabots. Il s'agit sûrement d'une contrainte de commercialisation, mais j'aurais préféré que les auteurs s'affirment et décident de produire moins de tomes, ce qui leur aurait permis de boucler plus harmonieusement la boucle, une fois chaque partie de l'intrigue réellement terminée. Je suis donc déçue un brin par cette série, qui avait pourtant commencé en force, avec ses personnages singuliers et sa plume audacieuse...


Lili lui donne: ★ ★ ☆ ☆ ☆

vendredi 14 mai 2010

Fanette - Le secret d'Amanda

Par Suzanne Aubry, Libre Expression, Fanette 3

«Fanette tient le notaire Grandmont responsable de la mort de son époux Philippe, qui, en tentant d’empêcher son père de mettre fin à ses jours, a reçu la balle meurtrière. Par ailleurs, le piège mis en place par Alistair Gilmour afin de venger la noyade de sa soeur, Cecilia, va entraîner inexorablement le notaire dans une descente aux enfers. Amanda, quant à elle, réussit de justesse à embarquer avec son fils, Ian, sur le Queen Victoria qui doit les mener à Montréal. Le naufrage du navire sépare le fils et la mère. Un marchand prend l’enfant sous son aile alors que le lieutenant du bateau, Noël Picard, s'éprend d’Amanda et l’aide à regagner Montréal. Mais le coroner Duchesne l’y attend. Elle est mise aux arrêts et ramenée à Québec. Après un interrogatoire serré portant sur le meurtre de Bruneau, le coroner la relâche et, contre toute attente, lui apprend où habite Fanette. Les retrouvailles des soeurs sont très émouvantes, bien qu’Amanda reste silencieuse sur son passé. Leur bonheur est toutefois de courte durée car, à la suite de douteux témoignages, Amanda est accusée de complicité dans le meurtre de Bruneau. Pour la faire libérer, Fanette ira jusqu’à demander l’aide du séduisant et mystérieux Alistair Gilmour.»

Un troisième tome totalement enlevant, que j'ai dévoré tout cru. Une plume tourbillonnante, remplie d'émotions et à saveur historique sans tomber dans le trop didactique. Cette fois, Suzanne Aubry semble avoir trouvé l'équilibre presque parfait. J'aurais peut-être préféré ne pas sentir l'ouverture si ostensible de la fin annonçant sans détour une suite potentielle... mais comme la curieuse que je suis, si un quatrième tome se pointe le bout du nez, je ne serai que trop heureuse de continuer à découvrir la vie de cette délicieuse galerie de personnages!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

mercredi 12 mai 2010

Sacré dépanneur!

Par Judith Lussier, photographies de Dominique Lafond, Héliotrope

«On en compte 5 897 au Québec. Du colosse des autoroutes au petit indépendant, en passant par le spécialiste du ver à pêche. En ville, on en trouve à chaque coin de rue. Et dans cette multitude, il y en a toujours un qu'on finit par adopter. Son inventaire hétéroclite dépanne nos matins à la course et comble nos soirées paresseuses. Pour décrire ce petit commerce exceptionnel, il a fallu détourner unmot de son sens habituel. C'était la moindre des choses : le dépanneur allait devenir une véritable icône du Québec, à laquelle il était temps de rendre hommage.»

Petit essai intéressant sur le phénomène du dépanneur au Québec. La plume informative de Judith Lussier est relativement accessible et dynamique. De plus, il y a certes eu un effort considérable concernant la conception graphique, question de rendre ce court documentaire attrayant visuellement. En ce sens, la contribution photographique de Dominique Lafond est savoureuse et salutaire puisque sans le regard perçant de son obturateur, le livre aurait manqué de cette humanité qui rend les p’tits dépanneurs du coin si singuliers!

* * *

mardi 11 mai 2010

Triste Sort ou l'hurluberlu de Morneville

Par Jean-Pierre Davidts, illustré par Manon Gauthier, Les 400 coups

«"Triste sort que celui de Morneville. Car à Morneville, tout est gris. Les gens s’habillent tous en gris pour aller travailler. Leurs chats sont gris même quand il ne fait pas nuit. Les télévisions en couleur ne diffusent que des images en noir et blanc. Les cheveux gris abondent à Morneville et tout le monde y a grise mine. Peut-être est-ce à cause de l’usine." Un soir en regardant sa télévision noir et blanc dans sa maison en noir et gris, Monsieur Duracuir aperçoit l’annonce des chiffons Pluprop-Keprop qui essuie tout tout tout du premier coup. Intrigué, il en commande un et se rendra rapidement compte que sous les épaisses couches de saleté qui recouvrent la ville, il y a un monde tout en couleur. L'aventure plus grande que nature d'un petit homme gris et ordinaire.»

Superbe histoire poético-farfelue au sujet d'une ville qui pourrait être celle d'un peu tout le monde. La plume de Davidts est fantaisiste à souhait et fait sourire... tout en pointant d'un doigt discret mais déterminé les pollueurs de cette planète. Quant aux illustrations de Gauthier, elles sont vibrantes et éloquentes, animées par un judicieux mélange de collage et de dessins d'une délicieuse candeur. Un duo auteur/illustrateur, dont la savoureuse complicité n'est pas sans rappeler celle de Taï-Marc Le Thanh et  de Rébecca Dautremer, et qui, je l'espère, récidivera très bientôt avec un autre opus! Délectable, tout simplement.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★    

Quelqu'un d'autre

Par Tonino Benacquista, Éditions Gallimard, Collection Folio

«Qui n'a jamais eu envie de devenir "quelqu'un d'autre"? Celui que l'on a toujours voulu être? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet "autre". Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même.»

Étrange épopée de deux hommes filant à la rencontre de leur double, avant qu'il ne soit trop tard. Rythme lent et plume teintée de cette détermination de la dernière chance des poètes maudits. Personnages principaux fascinants pas leur capacité de plonger tête première dans l'inconnu... Une aventure douce-amère sur le sens de la vie, ou celui que l'on croit qu'elle devrait avoir... Jusqu'à quel point l'humain peut-il mener son Destin par le bout du nez?


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

mercredi 5 mai 2010

Les fantômes de mon père

Par Micheline Lachance, Québec Amérique, Les filles tombées 2

«En 1873, Rose vit à New York avec sa mère. Le hasard met sur sa route la princesse Agnès de Salm Salm, qui lui demande de l'aider à écrire l'histoire de sa vie tumultueuse. Née à Saint-Armand West, dans les Townships, elle a participé à la guerre de Sécession américaine à titre d'infirmière, avant de s'aventurer au Mexique, où elle a servi d'intermédiaire entre l'empereur Maximilien Ier et le chef des révolutionnaires, Benito Juares. L'avenir de Rose est prometteur. Néanmoins, un imbroglio retarde son mariage avec le bel Antoine...»

Suite et fin (?) de cette saga historique aux accents de roman policier... La première moitié du roman assomme un brin le lecteur par son rythme effroyablement lent et son ton historique un peu trop soutenu (la fameuse section concernant la princesse de Salm-Salm présente certes un intérêt biographique mais ne colle pas tout à fait avec le destin de Rose...). Par contre, dès la deuxième moitié entamée, tout déboule et l'intrigue tient en haleine jusqu'à la toute dernière page! La plume vive de l'auteur mène son lecteur par le bout de la page et les personnages prennent vie. Quant à la chute, l'auteur a résisté à l'impulsion de nous offrir une fin rose bonbon, ce qui est tout à fait approprié et habile. Les personnages n'en vibrent que plus d'une humanité à laquelle on s'attache...

* * * *

samedi 1 mai 2010

Un lourd silence

Par Martine Latulippe, Québec Amérique, Titan, Marie-Pierre 2

«Quelques photos tordues, quelques appels anonymes, et voilà Loulou prise au centre d'un enfer sans nom. Dénoncer ou pas? Pas facile de trancher quand on joue avec la vie des autres. Surtout quand il s'agit de la vie d'enfants innocents... »

Plume de Martine Latulippe toujours aussi soignée (un niveau de langage encore un brin trop soutenu pour que ça soit plausible pour des ados), toutefois, l'intrigue est cette fois mélodramatique et précipitée: ça sonne faux par moment, à cause de réactions des personnages tantôt trop exagérées ou alors carrément absentes alors que la situation exigerait un minimum de panique. On s'accroche pour le dénouement, même s'il est tristement prévisible... Dommage qu'un thème si important soit abordé si maladroitement... Le potentiel était pourtant là: le trio sympathique de personnages et la plume policière habituellement aguerrie de Martine Latulippe... Mais bon... Une fin en queue de poisson, parfumée à l'eau de rose, pour une série qui avait pourtant si bien commencé dans À fleur de peau...


Lili lui donne: ★ ★ ☆ ☆ ☆

Sortez de mon livre

Par Nick Bland, Scholastic

«Nicolas Vabo essaie de raconter une histoire, mais les personnages venus d'autres livres s'acharnent à l'interrompre: un pirate, une reine et même des monstres! S'il veut arriver à raconter son histoire, Nicolas doit leur faire comprendre qu'ils sont dans le mauvais livre!»

Histoire rafraîchissante et cocasse... et quelles illustrations délicieuses, riches et attachantes! Si le prétexte est simple, les illustrations forment autour du personnage principal un chaos sympathique et invitent le lecteur à plonger dans la fiction, en se délectant des détails et des histoires parallèles. Un petit bijou humoristique, à relire mille fois sans se lasser! Totalement réussi!!!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★    


Pour le lire en version originale

Mon petit enfant de compagnie

Par Loïc Méhée, Les 400 coups

«Imaginez un rongeur qui reçoit un super cadeau pour son anniversaire : un petit enfant de compagnie ! Convaincu d'être un maître génial, le rongeur passe beaucoup de temps avec son enfant de compagnie. Il n'hésite pas à le sortir de sa cage, à le manipuler dans tous les sens et à le mettre dans son sac d'école... Le petit enfant, lui, ne voit pas du tout ce bonheur du même oeil, et préférerait qu'on le laisse plutôt un peu tranquille!»

Petit album qui se veut une façon rigolote d'expliquer aux enfants ce qu'ils ne devraient pas faire subir à leurs animaux de compagnie. Les illustrations sont colorées, les expressions éloquentes et l'histoire bien narrée. On sent tout de suite que l'animal fait subir involontairement ces mauvais traitements à son «enfant de compagnie» parce qu'il l'aime et qu'il croit savoir ce qui lui plaît. Cela dit, le subterfuge éducatif n'est pas très subtil et je crois qu'il s'agit d'un album qui plaira plus aux parents qu'aux enfants à qui on le racontera! Plus ou moins convaincant...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆