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lundi 22 avril 2013

Old Possum's Book of Practical Cats


Par T. S. Eliot, illustré par Edward Gorey, Houghton Mifflin Harcourt

Résumé de l'éditeur:
«Eliot’s famous collection of nonsense verse about cats-the inspiration for the Andrew Lloyd Webber musical Cats. This edition features pen-and-ink drolleries by Edward Gorey throughout.»

La bible suprême pour les amoureux des chats et des mots. J'ai découvert avec plaisir ce petit bonheur d'opus, singulier recueil de "poèmes félins", mais aussi véritable étude de caractères à l'usage des humains avec qui daignent cohabiter (parfois) les chats. La plume de T.S. Eliot, fine, taquine et délicieusement lucide donne le ton, esquissant en quelques vers bien sonnants la personnalité de fameux spécimens de la gent féline. Relançant habilement cette inimitable galerie de portraits littéraires, l'univers visuel d'Edward Gorey, aux traits nets, à la monochromie audacieuse et à l'irrésistible style vieillot, charme indiscutablement le lecteur. Une petite curiosité de bibliothèque, inclassable, délirante et indispensable.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Rapide Blanc


Écrit et illustré par Pascal Blanchet, La Pastèque

«Le village de Rapide-Blanc se trouve aux abords de la rivière Saint-Maurice à côté d'un barrage hydro-électrique. À l'époque, avec sa centaine d'habitants, ce "village de compagnie" avait été érigé par la Shawinigan Water and Power à l’intention des ouvriers de l’entreprise. Isolés en forêt, les gens devaient donc habiter sur place. On avait construit une église, une petite station de ski, un magasin général…, bref, c'était un véritable village en miniature. Dans les années soixante-dix avec l’arrivée de l’automatisation, le village a été démantelé. Aujourd'hui, il n’y reste que sept ou huit maisons en brique. Un village fantôme, comme on en trouve des dizaines sur le bord des rivières du Nord québécois.»

Un touchant saut dans le passé, au coeur de l'histoire du Québec, de ses ouvriers du Nord balayés par l'héritage de la Révolution tranquille. Après La Fugue, histoire muette mais ô combien émouvante, Pascal Blanchet allie cette fois, avec justesse et agilité, fiction littéraire, pans d'informations historiques et narration visuelle. L'éloquence sensible, intelligente et audacieuse de sa «voix» est toujours aussi bouleversante, faisant vibrer cette histoire hybride d'une humanité tendre et fragile. Un regard lucide sur la modernité, ses envolées, son efficacité, mais aussi sur sa part d'ombre qui dévaste, inexorable, à grands coups de rationalisation, sans égards pour ceux et celles qui l'ont pourtant portée à bout de bras.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

The Treehorn Trilogy


Par Florence Parry Heide, illustré par Edward Gorey, PomegranateKids, Treehorn 1, 2 et 3

«The Treehorn Trilogy contains three well-loved stories chronicling the trials of Treehorn, a young boy with a talent for getting into and out of (and sometimes right back into) unusual situations. The Shrinking of Treehorn finds him growing down instead of growing up; in Treehorn’s Treasure, he puts a creative spin on an adage spoken by his father; and a genie adds some befuddlement to the boy’s birthday in Treehorn’s Wish. In these tales—each written by Florence Parry Heide and illustrated by Edward Gorey—Treehorn’s quandaries are complicated by preoccupied adults, his fickle friend Moshie, and, of course, comic books, coupons, and cereal box tops.»

Un trio d'albums inoubliables, où l'enfance débridée souligne avec finesse l'absurdité aveugle de l'âge adulte. Florence Parry Heide tricote au lecteur une trilogie absolument exquise mettant en vedette l'inimitable Treehorn et sa vie débordante d'inattendu. Sa plume, vive, cocasse et juste plonge le lecteur dans un monde délirant de possibles et d'impossibles, et qui pourtant semble tout à fait conventionnel. Un voyage de l'autre côté du miroir auquel Edward Gorey contribue habilement en confrontant les traits ciselés, précis, de son univers visuel singulièrement vieillot aux intrigues déjantées de l'auteure, créant ainsi un portrait troublant d'un quotidien pas si «banal», finalement. Une série délicieusement rocambolesque, aux personnages désopilants et à l'ironie délectable. Rien de mieux pour se secouer l'âme de son inébranlable rationalité! Un pur bonheur.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★ 

Pour les lire en version française

Monsieur Stan n'a qu'à bien se tenir


Par Claudine Aubrun, illustré par Delphine Perret, Syros, Monsieur Stan 2

«À son grand désespoir, le jeune Antoine vit avec le chien le plus horripilant du monde. Le dénommé Stan, au culot inouï, donne son avis sur tout et fait ses coups en douce. Cette année-là, Antoine se réjouit de participer au spectacle de l'école. Et voilà justement que Stan obtient le premier rôle dans un film en 3D. Cette fois, c'en est vraiment trop...»

Un autre cocasse moment dans le monde farfelu d'Antoine et de son insupportable "chien" Stan. Claudine Aubrun, de sa plume inventive et rafraîchissante, réussit une fois de plus à plonger le lecteur dans les désopilantes mésaventures du pauvre Antoine, souffre-douleur d'un chien suffisant et égocentrique. Le point de vue narratif singulier, celui d'Antoine et de sa perception joyeusement improbable du quotidien, est délicieusement habile et incontestablement hilarant; cet environnement saugrenu dans lequel évolue Antoine défie en effet toutes les certitudes, la "sagesse" des adultes laissant place à une immaturité aveugle de gamin, comme si les rôles familiaux étaient sans dessus-dessous, et ce, au plus grand bonheur des lecteurs. Un opus fort agréable, à l'univers visuel rigolo et éloquent, et qui fera fuser les rires de bon coeur.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Naufragée


Écrit et illustré par Mathilde Domecq, Glénat, Tchô!, Paola Crusoé 1

«Paola est partie en croisière avec son père, sa petite soeur et son grand frère. Mais le bateau coule et toute la petite famille se retrouve sur une île déserte. Une situation un peu délicate pour une famille parisienne.»

Sympathique relecture du mythe de Robinson Crusoé, à l'ère des réseaux sociaux. Mathilde Domecq propose une brochette de personnages bien typiques -la famille moderne quoi! -, et rigolos à souhait. Le lecteur est plongé dans l'action dès les premières pages, et installant habilement les bases de sa série, l'auteure lui donne indiscutablement la piqûre pour les prochains tomes. Vivement!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆