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jeudi 21 avril 2016

Les poèmes ne me font pas peur


Par Laurent Theillet, chez Boréal, collection Boréal Inter.

Quatrième de couverture:
«À quinze ans, rien n’est facile, le monde entier est une contradiction. Heureusement, il y a les poèmes. Les poèmes sans virgules d’une adolescente pas tout à fait comme les autres. Sur sa bicyclette, elle file sans regarder en arrière. Elle pense à l’amoureux qu’elle n’a pas, à sa copine Chloé qui a déménagé loin de chez elle, au père qu’elle a perdu et qui lui manque cruellement. Elle songe à sa vie normale, trop normale, faite de larmes et d’éclats de rire. Et quoi qu’il arrive, elle se dit une chose, c’est que " celui qui n’a pas peur des poèmes n’a peur de rien ". »

Écrire comme on respire. Comme on respire quand la grisaille triture l’âme et que le soleil s’enfuit à l’horizon. Quand les émotions prennent toute la place. Des émotions enchevêtrées. Inextricables. Écrire à petites lampées salutaires. Écrire parce qu’on n’a pas peur des mots. Écrire pour s’accrocher a quelque chose. N’importe quoi, sauf le vide. De sa plume d’une simplicité toute audacieuse, Laurent Theillet raconte le chaos de l’adolescence en faisant voguer les mots à leur guise. Il chuchote au lecteur une lancinante poésie échevelée, celle de la vie en kaléidoscope d’une âme qui se cherche. Poème au long souffle, qui déboule comme un roman, cet opus singulier bouleverse et émeut, laissant entrevoir cette irréductible soif de vivre qui se cache souvent, envers et contre tout, sous les remous.


Et un extrait... pour donner le goût de plonger entre les pages.

«Ma prof
un matin
m’avait dit:
écrire
c’est mettre tes mots en ordre
pour ranger le désordre
dans ta tête.

C’est vrai
dans ma tête
c’est le foutoir.
Il va falloir
que j’en fasse
du rangement.
Et pas qu’un peu.

Mon crâne
est un placard
en vrac.»


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩