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jeudi 21 avril 2011

Amour & Libertinage par les trentenaires d'aujourd'hui

Par un collectif d'auteurs, Les 400 coups

«Les trentenaires d'aujourd'hui sont libres de mener leurs amours comme bon leur semble, affranchis du joug de la morale qui, jadis, contrôlait la conduite amoureuse et réglait les mariages. Cette liberté acquise après plusieurs révolutions de l'amour est-elle aussi devenue un piège pour ceux qui risquent de se perdre dans l'étendue des possibilités? L'amoureux contemporain est souvent montré dans les oeuvres de fiction comme un être cynique, désinvesti, voire désabusé par l'amour. En lisant les textes de ceux à qui nous donnons la parole ici, force est de croire qu'il existe un autre pan à notre imaginaire amoureux. Quinze auteurs nés dans les années 1970 livrent ici leur vision de l'amour non dénuée d'humour noir et d'autodérision, mais aussi nourrie de rêves et d'idéaux propres à leur temps.»

Étrange, ce recueil au titre si prometteur. Je m'attendais à des frôlements et des élans du coeur, mais il s'agit plutôt d'un traité très sérieux, profond, élitiste à la limite, qui étale dans toute sa complexité le mal-être d'une génération à la dérive; les trentenaires ont l'amour sombre si on se fie à ce livre aux mille têtes. Sorti peu de temps après un recueil de nouvelles qui semblait nager dans les mêmes eaux, Cherchez la femme, dirigé par India Desjardins, on constate vite que si on lisait Cherchez la femme avec le coeur, on lit Amour & Libertinage avec la tête. Tout, de la présentation graphique (couverture s'apparentant à une publication universitaire, mise en page très conservatrice, sans artifice) à la préface en forme d'introduction de mémoire de maîtrise, plonge le lecteur dans un univers froid et sans âme, hermétique, aride, mené par des plumes au style grinçant, laborieux même, parfois... Au fil des nouvelles, on ressent, à travers leurs mots, la tristesse, la désillusion, le désespoir des auteures au féminin et, toujours dans le négatif, mais exprimé autrement, le défaitisme et le dépit de leurs collègues masculins. Si les styles sont variés, malgré la noirceur commune qui enrobe tout, toutes les nouvelles ne touchent pas leur but avec autant d'adresse. Certaines plumes, trop fournies, sont difficiles à déchiffrer, tandis que d'autres, nous laissent sur notre faim. À noter les nouvelles de Sophie Cadieux, Jean-Simon Desrochers, Matthieu Simard et l'étrange érotisme de Stéphane Dompierre en guise de conclusion. Un recueil déroutant donc, inégal, qui signe avec un brin de prétention le sort d'une génération, la condamnant au malheur, sans autre forme de procès...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆

Le Jardin Voyageur

Écrit et illustré par Peter Brown, chez NordSud.

Quatrième de couverture:
«Dans une ville triste et grise, sans un brin de verdure, vivait un petit garçon nommé Liam. Un jour, il fit une surprenante découverte : un îlot de fleurs sauvages! Hélas, elles avaient mauvaise mine, il fallait à tout prix les aider à pousser. Voilà comment Liam s'improvisa jardinier, sans se douter que son jardin aurait bientôt des envies de voyage...»

Savoureux conte écologique, à la plume absolument divine et garni d'illustrations qui font rêver de verdure bruissante. J'ai suivi avec délice les pérégrinations du petit Liam et de ses courageuses petites pousses vertes. Une histoire qui enchante et qui souffle une brise rafraîchissante d'espoir et de vie. J'ai presque envie de sortir mes gants, ma bêche et ma brouette à la recherche de la fleur perdue...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★    


Pour le lire en version originale

La princesse Cornélia veut aller à l'école!

Par Nathalie Dargent, illustré par Nancy Peña, Milan jeunesse

«Les parents de Cornélia ne veulent, à aucun prix, laisser leur princesse préférée aller à l'école. C'est inutile et beaucoup trop dangereux pour une petite merveille de sa condition! Seulement voilà, Cornélia ne voit pas du tout les choses comme ça...»

Idée de base intéressante que celle d'une princesse qui rêve d'aller à l'école alors que ses parents s'y refusent; une savoureuse et cocasse inversion des rôles qui donne lieu à d'amusantes péripéties. La princesse Cornélia est très attachante, avec sa détermination coquine et ses tactiques de fine stratège visant à contourner l'interdit! Les illustrations sont un brin ternes pour la clientèle visée, en excluant toutefois la vie émanant de la petite silhouette joyeusement ébouriffée de la princesse Cornélia; une contradiction visuelle qui vient, dans un certain sens, souligner la différence de convictions entre les générations. Une petite histoire agréable...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Par une nuit très très sombre

Par Simon Prescott, Minedition

«Dans un bois très très sombre, il y avait un chemin très très sombre. Et au bout de ce chemin très très sombre, il y avait une ville très très sombre... Lorsque la souris galope sur ses courtes pattes, sous la pâle lumière de la lune, à travers la ville, vers une grande maison sombre, il y a tout autour d'elle des formes et des ombres étranges prêtes à lui sauter dessus. En se laissant emporter par l'atmosphère particulière de cette comptine, on parvient jusqu'à la surprise finale avec un vrai bonheur.»

Quelques petits mots savamment alignés, comme une comptine à faire frissonner de peur... mais cette fois, la magie de l'histoire opère presque entièrement grâce à l'univers visuel sombre et inquiétant que doit affronter la courageuse petite souris. Comme quoi, pas besoin d'un texte interminable pour plonger le lecteur dans une fiction convaincante!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Le Petit Prinche

Par Alice Brière-Haquet, illustré par Camille Jourdy, Glénat, P'tit Glénat

«Il était une fois... un roi et une reine qui s’aimaient très fort et accueillirent avec émotion la naissance de leur petit garçon. Ce prince chéri grandit, avec tout pour plaire : plutôt joli, plutôt intelligent et même plutôt poli! Mais il fallut se rendre à l’évidence que quelque chose clochait dès qu’il ouvrait la bouche : il transformait tous les ‘s’ en ‘ch’! Qu’à cela ne tienne! Ses parents décidèrent de faire de ce petit défaut une règle… Nécessité fait loi ! Aussi, tous ceux qui ne diraient pas ‘ch’ à la place de ‘s’ seraient punis sur-le-champ!Ignorant de sa différenche, tout allait bien pour le jeune prinche, juchqu’au jour où il tomba amoureux d’une princhèche étrangère qui ne savait pas prononcer les ‘ch’…»

Une petite histoire savoureuse et humoristique qui mène le lecteur vers une fin coquine à souhait. J'adore la plume d'Alice Brière-Haquet! Elle est fine et originale, envisageant les contes classiques sous un angle nouveau, à mon grand bonheur. Cette fois, par contre, les illustrations plutôt conventionnelles, vieillottes, éteignent un peu la vivacité et la spontanéité de l'histoire; un choix visuel discutable. Cela dit, il s'agit d'un album qui vaut définitivement le détour!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Death Cloud

Par Andrew Lane, Macmillan Children's, Young Sherlock Holmes 1

«The world’s most famous detective. The most brilliant mind in fiction. But before he became the great detective, who was young Sherlock Holmes? The year is 1868, and Sherlock Holmes is fourteen. His life is that of a perfectly ordinary army officer’s son: boarding school, good manners, a classical education – the backbone of the British Empire. But all that is about to change. With his father suddenly posted to India, and his mother mysteriously ‘unwell’, Sherlock is sent to stay with his eccentric uncle and aunt in their vast house in Hampshire. So begins a summer that leads Sherlock to uncover his first murder, a kidnap, corruption and a brilliantly sinister villain of exquisitely malign intent...»

À lire un jour...


Pour le lire en version française

J'aime pas les bisous

Par Nadine Monfils, illustré par Claude K. Dubois, Mijade

«Ma maman, elle adore me faire des bisous. Moi, j'aime pas ça du tout! Je lui ai expliqué, mais ça n'a pas marché : ma maman, elle a besoin de faire des bisous. Alors, qui en veut?»

Petit album tendre et doux... L'histoire de Nadine Monfils porte le lecteur, de sa plume affectueuse, à travers les tribulations cocasses d'une charmante petite fille anti-bisous et de sa maman câline. Et que dire des illustrations de ce cher Claude K. Dubois? Elles sont délicieusement échevelées et touchantes, comme on les aime. Charmant!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★