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dimanche 24 août 2008

Éloïse à Moscou

Par Kay Thompson, illustré par Hilary Knight, Gallimard jeunesse, Eloise 4

«Eloïse part à la découverte de Moscou avec Nanny, Mouflet, mais sans Fanchounette qui est malade et rentre à la maison par la valise diplomatique. Elle est escortée en permanence par une interprète-guide qui la surveille sans la quitter des yeux pour l'empêcher de faire la moindre bêtise... Elle a la chance de faire, au cours de son voyage, une brève escapade aux sports d'hiver. De retour à Moscou et toujours transportée dans la belle Rolls Royce, elle va au théâtre, au cirque, au spectacle de danse ou de marionnettes, et aussi au restaurant où elle découvre sans grand enthousiasme la gastronomie russe, avant de retrouver l'atmosphère rassurante de l'ambassade des Etats Unis.»

Eloïse est de retour!... et elle a beaucoup de choses à voir à Moscou. J'adore l'ambiance d'espionnage et de méfiance qui règne dans cet opus. Bien sûr, quand le célèbre duo Thompson/Knight se rendit à Moscou, vers la fin des années 1950, c'était l'URSS dans tout ce qu'il y avait de plus hermétique. En effet, ce qui peut paraître de nos jours caricatural ne reflétait que la réalité de ce grand pays qui tournait alors le dos au reste du monde. Je ne me lasse donc pas de découvrir ce Moscou mythique à travers la longue vue et les trous de serrure de l'inénarrable Eloïse. D'autant plus que grâce à l'excellente maîtrise du dialogue entre la narration et les illustrations (dialogue qui est devenu la marque de commerce du duo Thompson/Knight), cette riche aventure soviétique s'épanouit joyeusement sous nos yeux, multipliant les indiscrétions littéraires et visuelles pour notre plus grand plaisir. À relire au bord d'un feu ronronnant, un verre de vodka à la main!

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Eloïse à Noël

Par Kay Thompson, illustré par Hilary Knight, Gallimard, Folio Cadet, Eloise 3


«"Ding dong! Demain c'est Noël et moi, Éloïse, j'ai encore plein de choses à faire: décorer le sapin, préparer les friandises, envoyer illico presto les cadeaux que j'offre à mes amis. Et pour mettre un peu de joie dans l'hôtel Plaza, j'écris: "Joyeux Noël!" sur les murs et je chante à tous les étages. Mais est-ce que le père Noël pensera à moi?" Pétillante, irrésistible, voici Éloïse, la plus célèbre des petites filles!»


Aussi échevelé et cocasse qu'Éloise peut l'être! L'univers visuel d'Hilary Knight est toujours aussi riche et éloquent, relançant l'histoire de Kay Thompson à chaque coup de crayon. Cela dit, j'ai été un brin moins accrochée par ce tourbillon des Fêtes... Dommage.



Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆


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Eloise - Déluge au Plaza

Par Kay Thompson, illustré par Hilary Knight, Gallimard jeunesse, Eloise 5


«Éloïse décide de prendre un bain. Un bain «à la Éloïse» : elle y pêche la baleine, lutte contre les pirates, surfe sur la vague et affronte la tempête. Bref un bain somptueux et... «débordant» d'imagination ! Les couloirs du Plaza ne tardent pas à être envahis d'un flot irrésistible...»


On n'en a jamais assez de cette maladroite mais vive Eloise et son chez-soi très spécial... D'autant plus que ce dernier opus n'avait pas été prévu pour la publication, Kay Thompson ayant décidé de le faire attendre dans les tiroirs un brin. Et pourtant, avec Eloise et Eloise à Moscou, c'est une des aventures les plus achevées et délectables de cette coquine d'héroïne. En fait, c'est mon préféré, tout simplement. Alors, allez-y, plongez sans craintes: Eloise veille au grain, et il va y avoir de la tempête!


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lundi 18 août 2008

Mal d'enfant

Par Elizabeth George, Pocket, Inspecteur Linley et Sergent Havers 6

«Deborah Saint-James et son mari partent pour le nord, histoire de se changer les idées. Mais arrivés à destination, ils apprennent que Robin Sage, leur hôte, vient de mourir des suites d’un empoisonnement accidentel. Expert en sciences légales, Simon Saint-James accueille la nouvelle avec scepticisme : l’ingestion accidentelle du poison qui a causé le décès est presque impossible ! Aidé de son vieil ami et complice l’inspecteur Lynley, il décide de mettre la main à la pâte et de reprendre l’enquête, qui a été manifestement sabotée par la police locale. Les causes véritables de la mort de Robin Sage, Saint-James et Lynley les découvriront dans les enfers tranquilles que cache le train-train villageois, ainsi que dans la personnalité du pasteur lui-même, dont le sens moral semble parfois confiner à la perversité.»

...lancinant, troublant, bouleversant... comme toujours... L'humain dans toute sa complexité... le triomphe de la zone grise de l'existence... et toujours Lynley, Lady Helen, St-James et Deborah... vivant, aimant, se déchirant... un quatuor insolite... les quatre doigts de la main de la Justice, en quelque sorte... les cinq, en fait... avec l'inénarrable Havers... un délice dérangeant...

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jeudi 14 août 2008

Ma vie de ver de terre

Par Doreen Cronin, illustré par Harry Bliss, Scholastic

«Les hauts et les bas de la vie d’un ver de terre sont ici révélés par le biais du journal personnel d’un fils ver de terre de bonne famille. Fait étonnant, la vie de ver de terre n’est pas tellement éloignée de celle des humains, même
si ces derniers grignotent rarement leurs travaux scolaires lorsqu’ils ont un petit creux…»

...singulier, drôle et informatif... un univers insoupçonné à découvrir...

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Ernest et Célestine chez le photographe

Par Gabrielle Vincent, Casterman, Les petits Duculot, Ernest et Célestine

«Célestine découvre des photos dans le tiroir secret d'Ernest, beaucoup de photos, mais pas une seule d'elle! Quelle sera l'explication d'Ernest?»

...tellement émouvant... l'histoire... les illustrations de Célestine découvrant les photos... la complicité entre les deux personnages... savoureux... Un des meilleurs albums de la série!

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Ernest est malade

Par Gabrielle Vincent, Casterman, Ls petits Duculot, Ernest et Célestine

«Ernest est malade. Célestine sera-t-elle " placé " le temps de ma convalescence de celui-ci? Pas question d'abandonner Ernest! Infirmière, cuisinière et animatrice, Célestine a plus d'un talent dans son sac.»

...toujours aussi attachant, ce duo incongru... et les illustrations bourrées de petits détails... délectable...

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mardi 12 août 2008

Nous autre ça compte pas

Par François Blais, L'Instant même

«Lui, c’est Mitia, elle: Arsène. Ils vivent de l’air du temps, qui serait moins cher en Mauricie qu’à Québec. Aussi fuient-ils au petit matin leur logement du quartier Saint-Roch en ayant pris soin de ne pas régler le loyer et d’avoir, la veille, fait la tournée des grands ducs. Là-bas, au bord du lac où ils croient avoir trouvé refuge et paix, Arsène découvre qu’un enfant mystérieusement disparu hanterait leur nouveau domicile, ce que réfute évidemment Mitia, congénitalement sceptique.
Maison hantée ou pas, comment passer le temps quand on n’a qu’un voisin – qui pourrait d’ailleurs être une jeune voisine, une voisine de trop? Aller piller le magasin d’antiquités (c’est-à-dire de jeux vidéo) du coin? Fréquenter le bar qui fait office de salle de billard et de danse?»

Lent déroulement et fantaisie des bois. Des personnages qui ne mettent pas de gants pour manier les mots, une intrigue tordue, dérangeante où la fin nous fait revoir tout le livre sous un éclairage différent, comme un film en accéléré.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

lundi 4 août 2008

Comment j'ai marié ma mère

Par Coleen Murtagh Paratore, Bayard jeunesse

«Willa Havisham dévore les classiques littéraires et les chocolats à la cerise! A chaque anniversaire, elle forme le vœu que sa mère, Stella, organisatrice de mariages, trouve elle-même un mari. Mais, jusqu'à présent, ce souhait ne s'est pas réalisé. Dès que Stella a une aventure un peu sérieuse, elle déménage. En douze ans, elles ont habité différentes villes de la Côte Est. Aujourd'hui, elles vivent à Cape Cod et Willa s'y sent vraiment bien : elle voudrait y rester éternellement. Surtout que, ô miracle, sa mère apprécie particulièrement Sam, leur voisin, poète à ses heures, et accessoirement craquant. Cette fois-ci, Willa parviendra-t-elle à convaincre sa mère de se marier? Auront-elles enfin une vie un peu calme et rangée?»

...un petit bijou d'ode à l'amour et à la vie... et aux mots... et aux coups de pouces du Destin... à savourer confortablement enfoncé dans un vieux fauteuil à oreilles en velours râpé, avec des livres tout autour et la poussière comme gardienne du Temps...

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dimanche 3 août 2008

Le secret du choriste

Par Sylvie Brien, Gallimard jeunesse, Hors piste, Vipérine Maltais 3

«Vipérine Maltais et sa grand-tante religieuse Saint-Ignace sont sollicitées par Paul Fleurant pour mener une enquête au collège Le Portage. Durant un spectacle, le plafonnier surplombant la scène est tombé sur Idala Desrochers qui, depuis, est plongé dans un profond coma. Accident ou crime? Qui, des différents suspects, est coupable? Le beau-père d’Idala, Sir James Bloodgood, riche et respecté, qui le rejetait? L’antipathique abbé Télesphore Lapailleur, qui le méprisait? L’inquiétant forgeron Hippolyte Huot ou son malléable fils, Zotique? La ténébreuse secrétaire, Hermance Livernois? Les camarades de classe dont il était la risée? L’enquête sera rondement menée par Vipérine, qui manie pièces à conviction et témoignages avec maestria. »

On retrouve les deux enquêtrice hors norme avec un plaisir évident, toutefois, l'intrigue, si elle est bien menée, précipite sa fin un peu trop abruptement. Dommage. Cela laisse supposer que ces romans s'épanouiraient peut-être plus dans un format un peu plus étoffé...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Eloise

Par Kay Thompson, illustré par Hilary Knight, Gallimard, Folio Cadet, Eloise 1


«"Éloïse, c'est moi! J'ai six ans et j'habite au Plaza, un grand hôtel de New-York. Je suis une vraie calamité, paraît-il. C'est ce que dit le directeur de l'hôtel. Mais moi, je dis que dans la vie, on n'a pas le droit de s'ennuyer et, croyez-moi, on ne s'ennuie pas au Plaza: entre les promenades en ascenseur, les réceptions mondaines et les tempêtes dans la salle de bains, je suis très occupée..."
Irrésistible petit démon qui vit dans un grand palace à New-York, en compagnie de sa gouvernante, de sa tortue et de son chien qui en voient de toutes les couleurs, car la fillette n'est pas à court d'imagination, ni d'énergie. Jamais texte et image n'ont été aussi bien accordés pour suggérer la "tornade".»


Charmante histoire qui rebondit aux quatre coins du fameux Plaza Hotel. Cette Éloïse est si attachante avec ses plans et ses mauvais tours!... Impossible de ne pas vouloir la suivre partout, partout, partout! Et quel univers visuel grandiose et riche proposé par Hilary Knight (à partir d'une palette pourtant si épurée)! On sent la vibrante complicité auteur/illustrateur, l'un proposant une ligne, l'autre répondant par une pirouette à la Éloïse. Un classique à découvrir et à redévorer gaiement pour l'enfant de six ans que nous sommes tous encore, à nos heures...


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Eloïse à Paris

Par Kay Thompson, illustré par Hilary Knight, Gallimard jeunesse, Eloise 2


«J'ai reçu un télégramme de ma mère ce matin, à l'hôtel Plaza : nous partons pour Paris, Nanny, Mouflet, Fanchounette et moi Eloïse. Illico presto, il a fallu faire les vaccins, s'occuper des passeports et boucler 37 valises. Le voyage a été mouvementé, mais enfin, nous y sommes. Voici mon programme de ce matin : me glisser hors du lit, saluer les pêcheurs sur la Seine et dire bonjour à Notre-Dame...»


Charmante Eloïse, comme toujours, mais l'histoire, cette fois, est trop ostentiblement éducative; ce n'est donc pas aussi magique que d'habitude. Bien sûr, il y a quelques savoureux clins d'oeil du duo Thompson/Knight aux célébrités parisiennes de l'époque. Mais cette fois, le carcan du voyage pédagogique (et un brin rempli de clichés, il faut le dire, mais bon, c'était le milieu des années 1950, alors, le concept d'ouverture sur le monde n'était pas encore à son apogée) pèse un peu trop lourd sur la spontanéité d'Eloïse. À lire en version originale anglaise absolument, car comme les jeux de mots foisonnent, la version française est plutôt insipide.

Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆


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vendredi 1 août 2008

Jane Austen et l'Arlequin

Par Stephanie Barron, Éditions du Masque, Labyrinthes, Jane Austen 3

«En ce début d'hiver 1804, Jane Austen et son frère Harry se réjouissent d'assister au grand bal costumé organisé par la duchesse de Wilborough. C'est pourtant en service commandé qu'ils sont priés de participer aux réjouissances : lord Trowbridge ne leur a-t-il pas demandé de surveiller sa fille, la turbulente Desdemona, sujette aux emportements amoureux ? En effet, une discussion entre deux admirateurs ne tarde pas à tourner au pugilat. A l'issue de la fête, c'est le corps sans vie de l'arlequin blanc qui est retrouvé une dague au manche d'or plantée dans le coeur...»

On retrouve Jane Austen et Lord Trowbridge avec plaisir, mais l'intrigue, d'abord trop évidemment exposée, s'emberlificote vers la fin. Un brin décevant...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆


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