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vendredi 29 janvier 2016

Le voleur de coeur


Par Sophie-Luce Morin, illustré par Mika, chez Bayard Canada, collection Cheval masqué.

Quatrième de couverture:
«Victor est prêt à tout pour se débarasser du nouvel amoureux de sa mère, une véritable "sangsue géante" qui l’empêche d’être heureux. Le garçon fait mille mauvais coups pour chasser le voleur de sa maison et redevenir le centre de l’attention. La guerre est déclarée entre Vic-le-viking et Arnaud-le-nono!»

Tout allait si bien pour Victor et sa maman: le bonheur ou presque, dans leur petite bulle à deux. Jusqu’à ce que que l’amour vienne brouiller les cartes, et chambouler leur ronronnante routine. Or, Victor n’a pas du tout l’intention de se laisser bousculer… D’une plume sensible, Sophie-Luce Morin propose au lecteur de voir l’amour à hauteur d’enfant en donnant la parole à Victor et à sa crainte de devoir partager le coeur maternel avec un inconnu. De subterfuges candides en mauvais coups, cette valse-hésitation dont on subodore le dénouement dès le début (un poil trop prévisible, peut-être, il faut bien l’admettre) fera sourire ceux qui ont dû, comme Victor, apprivoiser un nouveau partenaire de danse dans leur tango parent-enfant.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ 1/2 ✩

mercredi 20 janvier 2016

Fé M Fé


Par Amélie Dumoulin, chez Québec Amérique, coll. Titan +.

Quatrième de couverture:
«Félixe remet le bébé pigeon qu’elle vient de trouver dans sa sacoche. Elle m’embrasse d’un côté, s’arrête, me fixe – ses joues sont toutes rouges d’excitation –, elle m’embrasse tout doucement de l’autre côté, puis repart sur son vélo à toute vitesse. 
— Je vais le sauver, Fé, tu vas voir, il va devenir grand, il va aller à l’université! 
Je la regarde partir. Je pose la plume sur mon nez. En temps normal, je crois pas que je pourrais tomber en amour avec une fille. Mais une fille qui sauve un pigeon et qui l’appelle Clint, je pense que je vais faire une exception.»


Quand l'amour se pointe, tout bascule. L'envers devient endroit, le noir devient blanc, on passe de l'autre côté du miroir. Si l'amour fait respirer l’âme à grandes lampées, encore faut-il savoir de quel côté son coeur balance. À ce qu'il paraît, l'amour n'a pas de sexe. Or, c'est bien ce qui complique un brin l'aventure... D'une plume fine et juste, Amélie Dumoulin laisse dire le tumulte de Fé, son bouillonnement amoureux, les questions qui se bousculent, les réponses qui tardent à venir, les errances, les grands plongeons, les petites victoires, les peines abyssales, et ce vertigineux séisme de la Grande Détresse ébranlant sans crier gare son petit monde ronronnant, son petit cocon familial un poil excentrique. De sa verve échevelée, tout en simplicité et en authenticité, Fé raconte l’essentiel. Son essentiel. Avec ses méandres inexplicables. Sa valse-hésitation de l’âme. Un opus sublime, brodé avec délicatesse et sensibilité, qui ose regarder l’amour en face.

Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮



Quelques extraits de sa lumineuse prose (je ne peux vraiment pas m'en empêcher!)...

«Quand on s'ennuie, le temps dégouline de partout. Février.»

«Mais au fil du temps, le petit robinet mal fermé dans ma poitrine devient un fleuve.»








... et une autre belle découverte,
à bien y penser,
 pour mon mois de janvier
du Défi littéraire 2016!

lundi 18 janvier 2016

Le jardin d'Amsterdam

Par Linda Amyot, chez Leméac.
Quatrième de couverture:
«Il existe des endroits où la vérité se dévoile plus facilement qu'ailleurs. Le jardin d'Amsterdam est manifestement un de ces lieux propices aux confidences, un jardin où les révélations s'égrènent au rythme d'une tendre amitié. Amyot entrecroise le récit d'Adèle, une vieille femme hantée par un amour d'enfance, et celui de la jeune Élaine, la même héroïne que dans La fille d'en face. Transporté de l'époque de la Deuxième Guerre mondiale à aujourd'hui, de l'Europe à l'Amérique, d'une génération qui s'éteint tranquillement à une autre qui s'engage vers le monde des adultes, le lecteur se trouve confronté à l'écho de son premier amour.»

Il y a de ces rencontres éphémères qui font frémir l’âme, qui aiguillent vers l’essentiel. D’une plume simple et juste, Linda Amyot brode une rafraîchissante amitié, aussi improbable qu’indispensable, entrelaçant avec finesse et agilité le silence d’autrefois et celui d’aujourd’hui. Un opuscule sublime, émouvant, tout en douceur et en authenticité, qui sait dire l’ineffable et faire éclore l’amour qui a lentement pris racine.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩






Le mois de janvier



mardi 12 janvier 2016

Monsieur A s'amuse avec l'alphabet


Écrit et illustré par Sylvie Muzard, chez Frimousse.

Quatrième de couverture:
«Découvrir l'alphabet avec Monsieur A, c'est partager en famille le plaisir des mots. Le temps d'une journée pleine de fantaisie, nos vingt-six lettres vous réservent bien des surprises.»

Et si l’alphabet nous chatouillait le sommeil au petit matin, pour ensuite, après une journée littéraire bien remplie, venir nous border le soir, nous chuchotant des rêves aux mille possibles? D’une plume coquine et astucieuse, Sylvie Muzard souffle au jeune lecteur une journée épique dans la vie mouvementée de Monsieur A. Racontant les 26 indispensables lettres de l’alphabet et leur mirifique potentiel, cet abécédaire ose sortir des sentiers battus en faisant valser entre elles les possibilités alphabétiques, à grands coups d’imaginaire échevelé. Une savoureuse façon de titiller la curiosité littéraire des apprentis-lecteurs, et de leur donner envie d’apprivoiser la malicieuse gymnastique des 26 incontournables de la littérature.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

dimanche 10 janvier 2016

Cap sur l'aventure

Par Rhéa Dufresne, illustré par Jacques Goldstyn, chez Bayard Canada, collection Cheval masqué, série Marine Minuscule t.2
Quatrième de couverture:
«Marine s’est lancée dans une grande chasse au trésor. Avec son équipage, elle récolte une série d’indices. Mais, selon une rumeur, Sid le Vil serait à ses trousses. La petite pirate parviendra-t-elle à déjouer les plans de ce mystérieux adversaire et à s’emparer du trésor avant lui?»

Désormais pirate au long cours pouvant officiellement vadrouiller là où le vent la porte, Marine Minuscule se frotte à une quête qui s’annonce mouvementée: trouver le trésor d’Érik le Rouge sans se laisser démonter par Sid le Vil, un rival des mers aux sombres machinations. Son astuce lui permettra-t-elle de triompher? D’une plume qui fleure bon le large, Rhéa Dufresne embarque le lecteur à bord d’une tumultueuse équipée, où les entourloupes pleuvent, et la réussite ne tient qu’à un coup de barre. Une autre croustillante aventure pour cette inimitable Marine à la rafraîchissante détermination, pour qui les obstacles sont autant d’excuses pour faire joyeusement valser les oeillères et secouer sans ménagement les certitudes.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

dimanche 3 janvier 2016

Lili et ses illustres de 2015...

2015 fut une année singulière. Elle fut surprenante et inspirante, certes, mais aussi chamboulante et déroutante. Or, malgré les remous planétaires, les mots furent toujours au rendez-vous. Des mots simples, des mots doux, des mots chocs, des mots pour rire, des mots pour dire, des mots pour vivre, des mots pour ne jamais oublier. Je les ai dévorés sans retenu, toujours gourmande et à l'affût. Et c'est maintenant l'heure des bilans, avant de replonger entre les lignes...

Voici donc les 10 inoubliables de 2015, tous genres et publics confondus:



  1. L'arbragan, de Jacques Goldstyn, chez La Pastèque.
  2. Les maisons, de Fanny Britt, chez Le cheval d'août.
  3. Les super-héros n'existent pas, d'Ingrid Chabbert et Guridi, chez Frimousse.
  4. Le prisonnier sans frontières, de Jacques Goldstyn, chez Bayard Canada.
  5. La femme qui fuit, d'Anaïs Barbeau-Lavalette, chez Marchand de feuilles.
  6. On aurait dit, d'André Marois et Gérald DuBois, chez Comme des géants.
  7. Le grand méchant renard, de Benjamin Renner, chez Delcourt.
  8. Ma plus belle victoire, de Gilles Tibo et Geneviève Després, chez Québec Amérique.
  9. La Belle Rouge, d'Anne Loyer, chez Alice.
  10. Le dernier arbre, d'Ingrid Chabbert et Guridi, chez Frimousse.














Puis, comme je travaille en bibliothèque et que les nouveautés m'échappent parfois parce qu'elles tardent un peu trop à se frayer un chemin jusqu'aux rayonnages, voici, pigées dans les parutions de la fin 2014, mes 5 incontournables de presque 2015:

  1. Un océan d'amour, de Lupano et Panaccione, chez Delcourt.
  2. C.I.E.L. 1.0 - L'hiver des machines, de Johan Heliot, chez Gulf Stream.
  3. Hiver nucléaire, de Cab, chez Front Froid, (ex aequo)
    La guerre des arts, de Francis Desharnais, chez Pow Pow.
  4. Tout au bord, d'Agnès de Lestrade et Valeria Docampo, chez Alice.
  5. La vie par 7, d'Holly Goldberg Sloan, chez Gallimard Jeunesse.

Et, un heureux hasard (mais était-ce vraiment un hasard?) m'a fait découvrir les délectables Carnets de Cerise, une série de romans graphiques débutée depuis un moment, mais dont le tome 3 vient tout juste de paraître. Pour sa forme audacieuse et son inimitable héroïne, je lui décerne sans hésiter ma mention Lili découvre de l'année!



Enfin, le dernier, mais non le moindre, le Coup de coeur de Lili 2015. Une fois de plus, parce que je ne peux m'empêcher de sortir des sentiers battus, il s'agit d'un de ces sublimes inclassables qui a croisé mon chemin sans crier gare, relique oubliée d'un océan de parutions d'années antérieures, et qui m'a envoûtée dès les premières pages: j'ai nommé le saugrenu et touchant Missed Connections, de Sophie Blackall, chez Workman Publishing.


Ainsi se conclut cette inénarrable et littéraire 2015... Je vous souhaite une 2016 fourmillante de mots vous ébouriffant le confortable, et vous fleurissant l'âme à tout vent. 


Bonne lecture!