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lundi 30 janvier 2017

L'abri

Par Céline Claire, illustré par Qin Leng, chez Comme des Géants.
Résumé de l'éditeur:
«À travers la brume, sous le vent qui hurle, deux ombres s’avancent au loin. Par la lucarne des maisons, chacun les observe. Qui sont ces étrangers qui bravent la tempête? Que font-ils là et que veulent-ils donc? Nos provisions, nos vêtements, nos maisons?»
Dans la forêt, tout le monde se connaît. On se salue de loin, on rigole entre les branches, on se chuchote les rumeurs. Et, le soir, hop!, chacun se love dans sa petite bulle familiale, bien au chaud. Or, quand la tempête se lève, c’est le chaos. On se barricade à l’intérieur. On frissonne d’inquiétude. On se verrouille le cœur. C’est chacun pour soi, et tant pis pour les étourdis en quête d’un abri! Heureusement, les deux frères ours ont plus d’un tour dans leur sac, et les bras tout grands ouverts… D’une plume tout en simplicité virevoltante, Céline Claire raconte la colère de Mère Nature, sa façon de tout chambouler sans crier gare, même les meilleures intentions, et, surtout, comment elle attise la Peur : la peur de tout, la peur de l’autre, la Peur.  S’épanouissant en sensibilité et en finesse à travers la palette tendre de Qin Leng, cet album sait dire l’essentiel, soulignant avec justesse qu’il fait bon, parfois, faire un pied-de-nez à la panique et à ses œillères paralysantes, et oser se rassembler pour affronter l’indomptable.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✫

samedi 28 janvier 2017

La page blanche


Scénario de Boulet, dessins de Pénélope Bagieu, collection Mirages, chez Delcourt.
Quatrième de couverture
«"Je pleurais… Je venais chercher quelque chose?… Rencontrer quelqu’un?… Pourquoi hier?… Je suis QUI moi?…" Sur un banc, dans Paris, une jeune femme reprend ses esprits. Elle ne se souvient ni de son nom, ni de ce qui l'a amenée là. Son passé a disparu...»

Épopée déroutante au coeur de la mémoire: celle qui peut s'envoler sans crier gare, celle qui garde jalousement notre identité. Dans un scénario troublant, Boulet entraîne le lecteur dans un monde qui paraît sans repères, un monde pourtant familier mais qui force l'anonymat. Puis, habilement, avec une sensibilité et une finesse soutenues par la mise en images éloquente de Pénélope Bagieu, Boulet fait basculer cette «Alice» des temps modernes de l'autre côté d'un miroir qui lui semblait sans reflets, lui ouvrant la porte de tous les possibles. Un opus bouleversant, et rempli d'humour, qui mérite d'être découvert.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★

jeudi 26 janvier 2017

Opération Béatrice (Henri et cie, t.1)

Par Patrick Isabelle, illustré par Amélie Côté, série Henri et cie, tome 1, chez FouLire.
Résumé de l'éditeur:
«Je quitte ma feuille mobile des yeux pour lancer un regard vers mes camarades de classe qui m'observent en silence. Ils ont tous l'air sous le choc de mon histoire, à part Élodie, Léo et F.-X. qui sont morts de rire derrière leurs cahiers.»

Dans le chaleureux petit monde d’Henri, la normalité n’a pas la cote. Son entourage, sa famille, ses amis, tous tendent à sortir joyeusement des ornières du prévisible et du socialement acceptable. Or, toute fascinante et riche en rebondissements cette originalité puisse-t-elle être, elle ne rend pas le quotidien d’Henri facile pour autant. Surtout lorsque l’amour se pointe sans crier gare dans son microcosme, chamboulant tous ses repères, et lui monopolisant le coeur et la tranquillité d’esprit. Tout  en authenticité  et en coquine simplicité, Patrick Isabelle raconte l’enfance, aux portes de l’adolescence, dans tout ce qu’elle a de montagnes russes émotives et de prises de conscience. Porté astucieusement par une belle bande de personnages ébouriffant délicieusement les conventions, ce premier tome d’une série, qui s’annonce délectable, sait dire avec justesse et humour ce que la jeunesse pense tout bas.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮



lundi 23 janvier 2017

The Marvels


Écrit et illustré par Brian Selznick, chez Scholastic.
Résumé de l'éditeur (extrait):
«The journey begins on a ship at sea in 1766, with a boy named Billy Marvel. After surviving a shipwreck, he finds work in a London theatre. There, his family flourishes for generations as brilliant actors until 1900, when young Leontes Marvel is banished from the stage. Nearly a century later, Joseph Jervis runs away from school and seeks refuge with an uncle in London. Albert Nightingale’s strange, beautiful house, with its mysterious portraits and ghostly presences, captivates Joseph and leads him on a search for clues about the house, his family, and the past. A gripping adventure and an intriguing invitation to decipher how the two narratives connect, The Marvels is a loving tribute to the power of story from an artist at the vanguard of creative innovation.»

Depuis toujours, l’imaginaire est la nourriture de l’âme, et de l’Art. Bouillonnant de possibles, bousculant le réel, il fait rêver, voyager et s’échapper de l’emprise inexorable du Temps. Tissant finement un invitant univers parallèle dans lequel se plonger ou se perdre, il peut faire s’épanouir un potentiel muet, donner une voix à ceux qui ne se sentent pas entendus, et même, parfois, entraîner définitivement dans un ailleurs dont on ne revient jamais. Peu importe son impact, une chose est sûre: l’imaginaire ne laisse personne indifférent. Brodant habilement entre les limites de la temporalité et le dogme de la réalité, Brian Selznick fait, une fois de plus, astucieusement s’entrelacer l’improbable et le possible, dans une envoûtante aventure aux mises en abîme vertigineuses. Usant avec justesse de la désormais célèbre narration hybride de Selznick, qui sait évoquer avec finesse, tantôt par le verbe, tantôt par le silence loquace de ses illustrations, cet opus bien dodu ose chambouler les conventions littéraires, certes, mais surtout sortir le lecteur des ornières aveuglantes de la sacro-sainte «norme sociale». 


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✫ 

dimanche 22 janvier 2017

Chroniques post-apocalyptiques d'une enfant sage


Par Annie Bacon, chez Bayard Canada.
Résumé de l'éditeur:
«Astride est une adolescente de treize ans d'un naturel réservé. À la suite d'un cataclysme déclenché par des scientifiques, elle se retrouve seule, sans parents ni amis. La jeune fille se réfugie dans le seul endroit qu'elle juge sécuritaire : la bibliothèque du quartier. Pour combler ses besoins primaires, elle s'approvisionne dans les commerces avoisinants et découvre que d'autres ont survécu et que la nourriture se faisant de plus en plus rare, les actes de violences vont se multiplier.»

En ce début de 21ème siècle troublé, où l’Homme teste sans vergogne les limites de l’Homme, et bousculent hardiment celles de la planète Terre, l’équilibre est on ne peut plus fragile entre l’insouciance et la fatalité. Personne n’est réellement à l’abri de la bêtise des autres. Et si, en un instant, tout basculait? Et si seul l’instinct de survie pouvait rendre possible un avenir improbable? D’une plume fine et juste, Annie Bacon raconte l’essence même de la survivance; celle du corps, bien sûr, mais surtout, celle de l’âme. Misant audacieusement sur une narration tout en concision et en simplicité, ce chamboulant opuscule évoque habilement, sans tomber dans la désespérance sans issue, la solitude vertigineuse de ceux qui doivent se réinventer un futur. Un petit bijou dérangeant qui sait astucieusement semer l’espoir à travers le chaos.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮

















samedi 21 janvier 2017

Bleue et Bertille


Écrit et illustré par Kristyna Litten, chez Little Urban.
Quatrième de couverture:
«Pour Bertille, chaque jour est comme le précédent, un perpétuel recommencement. Elle adore sa petite routine. Jusqu'au jour où elle rencontre Bleue. Désormais, plus rien ne sera comme avant...»

Pour Bertille la girafe, le monde est un oasis de stabilité, mené par la mécanique bien huilée d’une routine qui ne déraille jamais. Les jours se suivent. Et se ressemblent. Et c’est bien ainsi. Or, voilà qu’un matin, le ronronnant quotidien  trébuche sans crier gare et l’impensable se produit : Bertille se retrouve seule, sans personne pour lui dire quoi faire ni quand le faire. Heureusement qu’elle a l’improbable Bleue pour lui apprendre à apprivoiser sa liberté toute neuve. D’une plume tout en simplicité, au verbe sonore et expressif, Kristyna Litten raconte habilement l’euphorie vertigineuse des premiers pas vers la spontanéité de tous les instants. Relancé avec éloquence par un univers visuel à la composition évocatrice et à la palette joviale, cet album sait titiller sans vergogne le goût de l’aventure et célébrer le bonheur enivrant d’oser sortir des ornières.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮



Pour le lire en version originale

vendredi 20 janvier 2017

La leçon


Par Michaël Escoffier, illustré par Kris Di Giacomo, collection La Question, chez Frimousse.
Résumé de l'éditeur (extrait):
«Une maison, au milieu des bois. Un homme le fusil à la main. Le bête. Elle a encore mangé les poules de l’homme. Cette fois-ci, c’en est trop. Il va lui donner une bonne leçon. Il prend son fusil, décidé à lui faire la peau. Mais la bête reste introuvable. Le chevreuil, la belette, la corneille, personne ne l’a vue. De retour il pose des pièges autour de sa maison. La bête ne lui échappera pas. À la nuit tombée, et la faim au ventre, la bête s’approche. Aux premiers frémissements, l’homme qui veille, attrape son fusil... et tire. Mais il sent le piège se refermer sur sa cheville […].»

Au creux de la forêt, là où les animaux règnent en rois et maîtres, la logique humaine n’a que peu de valeur aux yeux de la faune bigarrée. Seules prédominent les lois du cycle de la vie; la loi du plus fort, et celle, dénaturée par l’Homme, de la sélection naturelle. Or, quand il est question de survie, les instincts primitifs se réveillent, et les distinctions entre le Bien et le Mal s’effacent pour laisser place à la grisaille de la relativité. Et si, au fond, il n’existait pas de bonne réponse? Entraînant le lecteur, dès les premiers mots, au coeur d’une rude réalité, Michaël Escoffier raconte habilement et sans pitié, la relation vieille comme le monde entre dominant et dominé, soulignant au passage les failles de l’instinct égocentrique de l’Homme acculé au pied du mur. Porté par l’univers à la palette sombre, remuante et évocatrice de Kris Di Giacomo, cet album chamboule les certitudes, semant le doute et faisant mûrir la réflexion en refusant audacieusement de dicter la voie à suivre. Un petit bijou inquiétant de justesse qui fait tomber les œillères dans un fracas salutaire. 


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮


mercredi 18 janvier 2017

N'importe quoi!


Écrit et illustré par Elise Gravel, chez Les 400 coups.
Résumé de l'éditeur:
«N’importe quoi! c’est l’occasion rêvée de plonger dans le carnet de dessins et de croquis d’Élise Gravel. La chance de découvrir ce à quoi l’auteure-illustratrice pense ou rêve lorsqu’elle ne travaille pas sur un livre. On y retrouve toutes sortes de personnages ou de courtes histoires amusantes. Dans ce cahier de dessins, tout peut arriver, les idées s’y bousculent, qu’elles soient ridicules, folles ou simplement bizarres.»

Quand Elise Gravel, cette prolifique magicienne du délicieusement hors norme, prend une pause de ses «monstreries» officielles pour gribouiller à tout vent dans son petit carnet secret, ça donne dans le joyeusement déjanté. Entraînant le lecteur à sa suite, entre l’impromptu, le bizarre et le cocasse, Elise Gravel ébouriffe sans vergogne l’imaginaire comme elle seule sait le faire. Faisant tomber avec fracas la peur du ridicule (et celle du «dessin raté»!), son singulier opuscule raconte dans tous les sens, librement, le crayon tout sourire, et invite malicieusement le lecteur à plonger tête première dans la fourmillement des possibles.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✫














mardi 17 janvier 2017

Méfiez-vous de ceux qui n'aiment pas les chats


Par Johanne Mercier, illustré par Denis Goulet, série Gangster, t.1, chez FouLire.
Quatrième de couverture:
«Qui est Gangster? Un héros de l’ombre? Un vieux chat de salon? Un fauve féroce grand justicier de la ruelle ou un gros tit minou poupou? Et si Gangster était un peu tout ça?»

Dans le réel rocambolesque des félins, les stimuli fusent de toutes parts, les péripéties surgissent sans crier gare et les humains demeurent le plus grand des mystères. Heureusement, Gangster-le-brave sait jongler habilement avec tout ce que le Destin lui balance entre les pattes. Tout? C’est sans compter l’ingéniosité malicieuse de la Terrible Comtesse Charlène Descôteaux… D’une plume coquine, à l’imaginaire fertile, Johanne Mercier raconte le monde à hauteur de moustaches. Un opuscule à la verve cocasse, premier tome d’une série délicieusement ronronnante, qui fera sourire toute la famille (et même le chat!).


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩

samedi 14 janvier 2017

A Banquet of Consequences


Par Elizabeth George, série Inspecteur Linley et Sergent Havers, tome 19, chez Penguin Books.
Quatrième de couverture
«The unspoken secrets and buried lies of one family rise to the surface in Elizabeth George’s newest novel of crime, passion, and tragic history. As Inspector Thomas Lynley investigates the London angle of an ever more darkly disturbing case, his partner, Barbara Havers, is looking behind the peaceful façade of country life to discover a twisted world of desire and deceit. The suicide of William Goldacre is devastating to those left behind who will have to deal with its unintended consequences—could there be a link between the young man’s leap from a Dorset cliff and a horrific poisoning in Cambridge? After various issues with her department, Barbara Havers is desperate to redeem herself. So when a past encounter gives her a connection to the unsolved Cambridge murder, Barbara begs Thomas Lynley to let her pursue the crime, knowing one mistake could mean the end of her career.»
L’âme humaine a de ces détours inexplicables, de ces incohérences déconcertantes, de ces brouillards permanents qui dissimulent des failles abyssales. Et pourtant, la vie se tricote et se détricote malgré les errances. Des cœurs s’enflamment, des amitiés se forment, des complicités se tissent, défiant l’insondable. Et si, au fond, l’essentiel ne se trouvait pas tant dans un passé qui semble déterminer l’identité, mais plutôt dans ce qu’on parvient à en faire pour se construire un présent? Elizabeth George ourdit une fois de plus une intrigue touffue, plongeant sans vergogne dans les méandres troublants de la souffrance humaine. D’une plume juste et impitoyable, elle secoue les repères, brouille les pistes, taquine le Destin, faisant s’entrelacer le Bien et le Mal, le vrai et le faux, le futile et le crucial dans un remuant ballet de la grisaille ordinaire. Un opus saisissant, qui ose bousculer l’ordre convenu et questionner l’inébranlable, tout en faisant poindre, au cœur de la tempête, la salutaire perspective d’une éclaircie.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮




Pour le lire en version française

mercredi 4 janvier 2017

Raymie Nightingale

Par Kate Dicamillo, chez Candlewick Press.
Résumé de l'éditeur:
«Raymie Clarke has come to realize that everything, absolutely everything, depends on her. And she has a plan. If Raymie can win the Little Miss Central Florida Tire competition, then her father, who left town two days ago with a dental hygienist, will see Raymie's picture in the paper and (maybe) come home. To win, not only does Raymie have to do good deeds and learn how to twirl a baton; she also has to contend with the wispy, frequently fainting Louisiana Elefante, who has a show-business background, and the fiery, stubborn Beverly Tapinski, who’s determined to sabotage the contest. But as the competition approaches, loneliness, loss, and unanswerable questions draw the three girls into an unlikely friendship — and challenge each of them to come to the rescue in unexpected ways.»

Pour Raymie, savoir manier le bâton de majorette est la solution à tous les maux, l’unique voie vers un improbable (mais pas impossible!) retour à la normale. Dans son petit monde, plus on veut bien faire, moins c’est évident de savoir comment, les chats ont plus d’un tour dans leur sac et les oiseaux saisissent leur liberté au vol. Et, bien sûr, coquin de sort, tout semble aller de travers, alors que, pourtant, tout finit par se retailler une place dans l’ordre des choses. Laissant audacieusement la parole à l’irrésistible candeur de Raymie, Kate DiCamillo raconte l’enfance qui trébuche et tente vaillamment de faire face à l’impondérable. Porté par une narration tout en rafraîchissante simplicité et en remuante lucidité, cet opus tendre et émouvant sait évoquer avec finesse l’indicible bêtise de l’adulte et l’implacable force de l’amitié à hauteur d’enfant.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮





Pour le lire en version française

mardi 3 janvier 2017

The Snurtch


Par Sean Ferrell, illustré par Charles Santoso, chez Atheneum Books.
Résumé de l'éditeur:
«Some days are Snurtch days. Ruthie is having one of those. Ruthie has a problem at school. It is not the students. It is not the classroom. It is not the reading or the writing or the math. It is something scribbly, scrunchy, grabby, burpy, and rude. It is the Snurtch.»








À lire bientôt j'espère!...