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jeudi 29 novembre 2012

Allô Vénus


Par Michaël Escoffier, illustré par Matthieu Maudet, Thierry Magnier

«Allô Vénus? Ici la Terre. On a un problème.»

Un savoureux petit morceau d'imaginaire et une fraîche bouffée d'enfance. Michaël Escoffier tricote une aventure tendre et cocasse, où le saugrenu fait sourire, et où les certitudes du lecteur en prennent joyeusement pour leur rhume. Sympathique hybride entre album et BD, cet opuscule hilarant vous fera réaliser habilement que la limite entre fiction et réalité est parfois plus mince qu'on pourrait le croire. 


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

lundi 26 novembre 2012

Le géant petit cadeau


Par Rémi Courgeon, Flammarion, Père Castor


«Pour mes 8 ans, ma grand-mère m'a offert une bille minuscule. J'étais très déçu, je l'ai jetée par la fenêtre. Depuis, quelque chose grandit dans le jardin...»

 Une aventure délicieusement muette, déjantée à souhait. Rémi Courgeon ose le silence. Un silence coquin et vivant. Il fait taire les mots, laissant la parole aux illustrations; un univers visuel fin et tendre qui, avec une éloquence qui ferait rougir d'envie certaines narrations conventionnelles, plonge le lecteur dans un monde où la nature n'en fait qu'à sa tête. C'est un petit bijou d'album, hybride astucieux, qui sait allier habilement audace et délicatesse, au grand bonheur du lecteur.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  

dimanche 25 novembre 2012

L'ours brun qui voulait être blanc


Par Jean Leroy, illustré par Bérengère Delaporte, Les 400 coups

«Un ours brun qui, s'ennuyant dans sa forêt, décide de partir à l'aventure. Au bout de plusieurs jours de marche, il arrive au pôle Nord et découvre un monde inconnu. Un territoire où tout est blanc, même les ours...»

Petite virée sympathique sur fond de banquise. Si la narration de Jean Leroy est trébuchante par moment, semblant errer sans but, l'univers visuel de Bérengère Laporte, tendre, candide, mène habilement le lecteur d'une illustration à l'autre, racontant avec éloquence, proposant mille et un détails, nourrissant l'imaginaire avec sensibilité. De la douceur délicieuse pour les yeux...

Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆

mardi 20 novembre 2012

Dormir avec une fille


Par Olivier de Solminihac, illustré par Pacal Lemaitre, École des Loisirs, Mouche

«C'est une soirée importante pour maman: elle a invité une amie qu'elle n'a pas revue depuis vingt ans. Stéphane a fait de son mieux pour l'aider. Il a abandonné son dessin d'avion pour ranger sa chambre. Quand les invités ont sonné, il est allé ouvrir. Il a été présenté à Léa, la fille de l'amie de maman, qu'il ne s'attendait pas à trouver si jolie. Après l'apéritif, il s'est occupé de Léa et lui a montré sa chambre. Ils ont joué. Et puis l'heure a tourné. Stéphane s'est inquiété : les invités allaient dormir où? Quand maman lui a expliqué que cette nuit Léa dormirait dans sa chambre avec lui, Stéphane s'est écrié : Quoi?»

Petit morceau d'enfance cocasse et tendre. Olivier de Solminihac propose une bouffée de fraîcheur à hauteur d'enfant, un plongeon au coeur d'une des grandes peurs des plus petits (et de certains grands!): celle de l'Inconnu, de l'Imprévisible. Habilement mené par une plume délicieusement candide, et porté par les traits échevelés d'un univers visuel éloquent, ce coquin opuscule fera rigoler à coup sûr.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

La fille verte


Par Vincent Cuvellier, illustré par Camilla Engman, Gallimard Jeunesse, Giboulées

­" «Une fleur! J'ai fait une fleur! Ma première! Une petite, toute petite, toute blanche, au creux de ma main. C'était d'abord un bouton, comme un bouton de rose, puis une fleur, une vraie, avec des pétales, un pistil et tout et tout. C'est bizarre... je ne savais pas que je pouvais faire une fleur. Une jeune fille, ça ne fait de fleurs.»"

Étrange soliloque, fleuri de mots d'une douceur infinie. Vincent Cuvellier plonge le lecteur au coeur même de l'âme d'une jeune fille, à mi-chemin entre l'enfance et l'adolescence, brodant l'histoire entre les lignes, finement, faisant parler les silences, basculant audacieusement de l'autre côté du miroir, de sa plume aérienne d'une éloquente sensibilité. Voguant dans l'univers visuel tendre de Camilla Engman, cet opus sublime et troublant est un vrai bonheur littéraire. À découvrir sans tarder...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  



lundi 19 novembre 2012

De concert avec la nature


Écrit et illustré par Thierry Dedieu, Petite Plume de Carotte, Magnus Philodolphe Pépin 3

«Dans le troisième volet de ses aventures, ce petit bonhomme, haut comme deux pommes, va nous guider au fil de ses balades, de ses expériences, de ses rencontres avec des animaux qui vont lui donner envie de chanter, de composer et d’inventer les instruments de musique les plus fous pour y arriver. Il décide même de devenir chef d’orchestre et de réunir cigale, sauterelle, grillon, pic vert, crapaud, lapin, oie, souris et rossignol pour le plus beau des concerts.»

Ah! Cet infatigable Magnus Philodolphe Pépin. Toujours aussi farfelu et déterminé. On le retrouve donc avec bonheur dans cette troisième quête scientifico-rocambolesque, prêt à tout pour parvenir à ses fins. D'idées saugrenues en constructions fantaisistes, il est fidèle à lui-même: délicieusement inventif au grand plaisir du lecteur. Si la narration de cette aventure toute neuve est habile et remplie de rebondissements, la fin m'a toutefois fait grincé des dents: ni vraiment ouverte, ni bien bouclée, elle laisse le lecteur dans la grisaille de l'incompréhension. Tellement dommage pour un album qui, jusqu'à l'avant-dernière page, voguait dans le grandiose et le mémorable... Déçue. Vraiment.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆

mercredi 14 novembre 2012

Le roman d'Ernest et Célestine


Par Daniel Pennac, d'après Gabrielle Vincent, Casterman

«Ernest, le gros ours clown et musicien qui ne veut pas devenir juge, et Célestine, la petite souris dessinatrice qui ne veut pas devenir dentiste, osent devenir amis et provoquent l'indignation du monde des ours et celui des souris. Ces deux mondes, qui s'évitent mais ne peuvent vivre l'un sans l'autre, vont tenter de les séparer. Une leçon de tolérance et de liberté.»

Enfin, la VRAIE histoire d'Ernest et Célestine. Sans censure (ou presque, parce que bon, il y a bien un moment où... mais je vous ne le dirai pas!). Avec des détails tout plein, et de l'action... de la douceur et des fous rires. Et tout ça mené d'une plume de maître par l'inimitable Daniel Pennac; quoi que «mené» soit un bien grand mot, puisque Ernest et Célestine ont aussi voix au chapitre... et le Lecteur également, tant qu'on y est. Un roman chorale, disons. Un chœur de la Vérité.Un plongeon inoubliable dans un monde délicieux, un monde où il fait bon peindre, dessiner et faire de la musique,... et où le chocolat chaud coule à flot. Une épopée rocambolesque et ricaneuse pour cet improbable, mais incontournable, duo de la littérature jeunesse. À lire sous la couette... et à relire... et à relire...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  





vendredi 9 novembre 2012

La petite vieille du rez-de-chaussée


Par Charlotte Bellière, illustré par Ian De Haes, Alice Jeunesse

«La petite vieille du rez-de-chaussée part tous les jours faire ses courses. Mais elle marche lentement et ne voit plus très bien et doit pourtant traverser le grand carrefour qui lui fait peur. Elle a l'habitude de prendre la main d'un passant pour franchir l'obstacle. Mais un jour, un jeune homme pressé refuse de l'aider.»

Une tendre incursion dans ce que l'humain a de plus pur au coeur de lui: la solidarité. Charlotte Bellière et Ian De Haes tricotent une aventure rocambolesque et émouvante, travaillant de concert, faisant valser mots et illustrations sur la musique douce et lumineuse de cette histoire pas comme les autres. On s'attache tout de suite à cette vieille mamie, chambranlante d'incertitude et à l'improbable faune de cet immeuble singulier; personnages mémorables que le lecteur découvre avec délice, étage par étage, guidé avec sensibilité par un univers visuel aux teintes chaleureuses et utilisant avec éloquence l'ombre et la lumière. Un petit bijou de bibliothèque, à lire et à relire. Inénarrable.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  



jeudi 8 novembre 2012

The Tooth Mouse


Par Susan Hood, illustré par Janice Nadeau, Kids Can Press

«In many countries around the world, there is no such thing as the Tooth Fairy. Instead, there is the Tooth Mouse! This modern fable, set in Notre Dame Cathedral in Paris, tells how an aging French Tooth Mouse names her successor. Can little Sophie meet the three contest challenges? Can she prove she is the right mouse for the job of La Petite Souris?»

Un délice de l'enfance où on comprend enfin comment s'organise la Souris des dents avec toutes ses quenottes. Susan Hood, à la plume fine et juste, brode une histoire tout en dentelle, multipliant les personnages attachants et les savoureux rebondissements. Et quel univers visuel époustouflant! Janice Nadeau rivalise de douceur et d'éloquence avec ses teintes en sourdine, ce petit look vieillot si tendre et si vrai, et cette vie qu'elle insuffle à la narration, la relançant habilement de ses mille et un détails. C'est un petit bonheur d'album, en voie de devenir un classique, et qui, je l'espère, trouvera vite un éditeur pour la traduction française. Sublime!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  

mercredi 7 novembre 2012

La lignée


Par Carole Trébor, Gulf Stream, Nina Volkovitch 1

«Une adolescente, une mission, un destin Envoyée à l'orphelinat de Karakievo parce que ses parents sont considérés comme des "ennemis du peuple", Nina Volkovitch a fait le serment de s'enfuir et de retrouver sa mère, emprisonnée dans un goulag de Sibérie. Mais comment s'enfuir d'un tel lieu quand on a quinze ans, et qu'on en paraît douze? Ce qu'elle ne sait pas, c'est que sa mère a pris soin de dissimuler de précieux indices pour l'aider à s'échapper, mais aussi pour lui révéler les dons particuliers qu'elle possède sans le savoir. Car Nina est la descendante des Volkovitch, une illustre famille qui détient des pouvoirs aussi prodigieux que terrifiants. Et c'est elle, Nina, qui représente le dernier espoir face à un ennemi plus menaçant que la dictature soviétique...»

Décevante percée dans le monde austère et implacable de l'ère stalinienne d'après-guerre. Tout semblait pourtant si prometteur, à la lecture de la quatrième de couverture: la fille d'une rebelle injustement emprisonnée sous le régime de Staline, part en quête de sa mère, découvrant au passage des pouvoirs qu'elle ne soupçonnait pas posséder. Or, la narration, malgré l'apport rythmique certain de chapitres courts, évolue à la vitesse d'une tortue. On se traîne tout au long des cent premières pages, subissant une interminable mise en contexte, suivie d'un fin remplie d'action... mais qui n'aide en rien à la compréhension du lecteur. L'intrigue se termine sur les questionnements de l'héroïne concernant son identité et ses pouvoirs (questionnements évoqués dès la quatrième de couverture dois-je le rappeler), laissant le lecteur dans le noir total au sujet de cette fameuse lignée des Volkovitch et de ces mystérieux dons (ou malédictions si on sait lire entre les lignes). Bien sûr, il y aura une suite, prévue au printemps prochain en Europe; prochain tome au cours duquel, il est à souhaiter, le lecteur comprendra enfin une partie de l'histoire. Cela dit, je me suis sentie flouée, en tant que lectrice, j'ai senti qu'on me trimballait allègrement, sous-estimant mon intelligence, supposant que je ne verrais pas l'absence d'évolution dans l'intrigue et que je goberais sagement cette fin si enrageante. Un amère regret donc, que cette lecture.


Lili lui donne: ★ ★ ☆ ☆ ☆