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jeudi 31 mars 2016

Hiroshimoi

Par Véronique Grenier, chez Ta Mère.
Quatrième de couverture:
Il y a parfois des ruptures qui ne peuvent pas arriver, mais qui le devraient. Parce que les cœurs se crient après sans arrêt, enterrent tout le reste, s’enterrent eux-mêmes. Ils s’emportent et se débattent et débordent, avec cette certitude qu’ils s’arrêteront le jour final, le jour ultime où, à se heurter sans arrêt, à s’exister de trop près, à s’attendre, un coup de trop les éclatera.»
L'amour. Celui qui fait rêver de douces chevauchées princières et de souliers de verre retrouvés. Celui qui fait sourire la grisaille. Celui qui fait s'épanouir les rêves. Cet amour-là. Le rarissime. Le mythique. L'insaisissable. Et s'il n'était pas aussi lisse que ses princesses de porcelaine? Et s'il confondait, parfois, souvent, le rire et les larmes? Et s'il s'émiettait l'essentiel à tout vent, et se retrouvait, hagard, perdu, désabusé, dans l'ordinaire grinçant de nos quotidiens aux mille visages? D'une plume vibrante, faisant valser avec aplomb la poésie d'un réel à l'aile brisée, Véronique Grenier crachote l'amour-poignard et son inéluctable. De petites phrases abyssales en envolées ébouriffées, elle sait dire l'âme, ses folies jubilatoires, ses errances vicieuses, et surtout, son espoir indestructible. Celui qui persiste et signe. Malgré la houle. Malgré le silence. Malgré l’éphémère. Un opuscule qui grignote la tranquillité avec une authenticité toute simple, et qu'on lit, d'une traite, en se protégeant tant bien que mal le coeur de l’irrémédiable.


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮




Le mois de mars
de mon Défi littéraire 2016

lundi 21 mars 2016

Ici

Scénario et dessins par Richard McGuire, chez Gallimard.
Quatrième de couverture:
«Ici raconte l'histoire d'un lieu, vu d'un même angle, et celle des êtres qui l'ont habité à travers les siècles. Dans cet espace délimité, les existences se croisent, s'entrechoquent et se font étrangement écho, avant d'être précipitées dans l'oubli.»

Il y a la mémoire d’une maison et de son petit monde. Puis la mémoire de ses habitants; la mémoire collective, et l’autre, celle de l’âme. Il y a aussi la Mémoire avec un grand «M», celle de l’Histoire avec un grand «H». Et la mémoire de l’humain, de l’espèce parmi les espèces. Et enfin, il y a la mémoire de la Terre. Longue celle-là. D’une tranquille, bien que fragile, pérennité. Or, la mémoire est une coquine inconstante: elle est à la fois omniprésente, et fuyante, influente et vite oubliée. Elle est tout et elle n’est rien. Elle est pluriel et erratique. Elle est impunément chaotique. Elle a la ligne du temps malicieuse. Elle est une magicienne capricieuse. Dans un vertigineux kaléidoscope de souvenirs en friche, Richard McGuire jongle audacieusement avec les vies et les moments, faisant s’entrechoquer les époques, se relancer les questionnements, jusqu’à détricoter l’importance de la question «Quand?». Histoire chorale, à la palette en éloquentes demi-teintes et à la narration ébouriffée, cet opus touffu raconte l’inénarrable. Le temps qui file ou qui piétine. Le temps qui fuit ou qui se fige. Le temps qui manque ou qui trépigne. Le temps qui fut. Et celui qui reste à s’inventer. 


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✩




Pour le lire en version originale

jeudi 3 mars 2016

L'été de la révolte et L'automne du renouveau

Par Johan Heliot, chez Gulf Stream, C.I.E.L. tomes 3 et 4.
Quatrièmes de couverture:
L'été de la révolte :
«Depuis le CIEL, l'intelligence artificielle avait pris le pouvoir sur Terre. Elle avait trié les humains, rationnalisé leur activité, rationné leurs besoins. Sans parvenir à éteindre les ferments de révolte, attisés par l'été caniculaire. Pour étouffer la Résistance qui partout s'organisait, l'IA s'apprêtait à dévoiler une dernière surprise : l'avenir de l'espèce humaine. Au nom de quoi les résistants priveraient-ils leurs proches des bienfaits qu'elle leur promettrait?»
L'automne du renouveau :
«L’Intelligence Artificielle qui, en un hiver, avait dompté l’humanité est sur le déclin. Retranchée dans un ancien château dans les contreforts vosgiens, elle observe ses partisans affronter les résistants, toujours mieux organisés. Dans cette atmosphère de confrontation où la joie des victoires est entachée par l’amertume des représailles, les cinq Keller, ballotés par les événements, convergent vers les Vosges et le chalet de Tomi. Celui-ci aura-t-il l’occasion de voir sa famille réunie avant que le cancer ou la guerre ne l’emporte? Et quel sera le prix à payer pour que les hommes se libèrent du joug écologiste de l’IA?»

Et s'il fallait contraindre l'humain à laisser sa place pour le bien-être d'une planète à bout de souffle? Et s'il fallait tout faire pour empêcher l'inéluctable fin de la Vie? Pendant que continue de régner l'implacable intelligence artificielle du C.I.E.L. sur le Monde, répétant sans fléchir les horreurs d'autrefois dont l'Histoire soulignait pourtant la bêtise cruelle, et réduisant l'Homo Sapiens à une espèce faiblarde, nuisible, en voie programmée d'extinction, l'humanité, bafouée, écartelée, poussée aux dernières extrémités, n'a pas encore dit son dernier mot. Opposant l’instinct et l’intuition, à l'inflexible et cartésienne logique de leur «bienveillant» tyran, les humains se débattront avec l'énergie du désespoir, n'ayant plus rien à perdre, et tout à sauver. D'une plume toujours aussi troublante de justesse, Johan Heliot poursuit sa terrifiante réflexion, plongeant le lecteur au coeur de déchirants et on ne peut plus actuels dilemmes éthiques: la Vie et le libre-arbitre sont-ils des droits inaliénables? Comment déterminer ce qui doit prévaloir entre la survie de la planète, ou celle de ses habitants, aussi imparfaits, avides et insouciants utilisateurs de ses ressources épuisables soient-ils? Doit-on forcer la prise de conscience par l’extrémisme? Doit-on infléchir le cours des choses, sans égard aux moyens, avant qu’il ne soit trop tard? Deux opus chamboulants, à la réalité vertigineusement près d’un possible pas si improbable, suite et fin d’une tétralogie fascinante et indiscutablement incontournable, à l’intelligence fine et à la pertinence indéniable. 


Lili lui donne: ✮ ✮ ✮ ✮ ✮