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samedi 31 décembre 2011

Moi, je sais tout sur le Père Noël

Par Nathalie Delebarre, illustré par Aurélie Blanz, Gautier Languereau, Moi, je sais tout sur

«Les grands disent que le Père Noël n'existe pas. Mais moi, je ne les crois pas. Les grands sont comme ça, à inventer n'importe quoi, tout ça parce qu'ils ne le voient même pas. Mais écoutez-moi, et là, vous n'aurez plus le choix.»

Délicieux manifeste sur le droit de croire. Nathalie Delebarre entraîne le lecteur dans un plaidoyer touchant et tendre au sujet de l'existence du Père Noël; sa plume cocasse pointe malicieusement du doigt les failles de la «Logique Implacable» et de la supposée «Vérité Vraie» des adultes. Loin de convaincre les plus petits, l'argumentaire des adultes les confortent plutôt dans leur vision de la réalité, dans leur indiscutable conviction concernant le Père Noël. Quant à l'univers visuel d'Aurélie Blanz, tout en textures et en sensibilité, c'est un pur bonheur que de le déguster, rempli qu'il est d'une foule de détails à découvrir. Un indispensable pour les irréductibles fervents du Père Noël, petits ou grands.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

vendredi 30 décembre 2011

Debout, Couché!

Par Cédric Ramadier, illustré par Vincent Bourgeau, École des Loisirs, Loulou et cie

«Grâce aux rabats très ingénieux de chaque page, on peut voir les personnages passer d’un état à son opposé. Cécile est au sec puis plouf! Elle est mouillée. Cédric est en haut puis boum! Il se retrouve en bas.»

Un délicieux recueil d'aventures où les contraires s'attirent irrésistiblement. La plume de Cédric Ramadier, simple, habile et rigolote donne le ton à un savoureux festival des opposés qui fait éclater de rire! Et l'hilarité devient générale grâce à l'univers tendre de Vincent Bourgeau: ses personnages, attachants et désopilants, font vivre l'action sur le même ton judicieusement désinvolte que celui de la narration. Une complicité auteur/illustrateur qu'il fait bon lire! Du plaisir garanti pour les petits ricaneux... et leurs parents!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  

mercredi 28 décembre 2011

Nathan et son chien

Par Laurence Aurélie, illustré par Marion Arbona, Les 400 coups, Léa et Nathan 2

«Nathan et son chien nous présente la relation tout en complicité de Nathan et de son fidèle compagnon, Jules. Ensemble, ils font des tours de magie, ils critiquent des films et font des pirouettes. Jamais ils ne s'ennuient.»

Un deuxième opus du duo Aurélie/Arbona, un brin moins envoûtant peut-être que le délicieux Léa enquête. Cette fois, Laurence Aurélie présente un tour d'horizon de l'amitié authentique entre Nathan et son chien. Si leurs mille et un tours, et leurs mondes imaginaires sont farfelus à souhait, l'histoire tombe un peu à plat: pas d'intrigue, ni de construction narrative audacieuse, seulement un inventaire des agissements en commun de l'inséparable duo. Cela m'a un poil décue, je dois dire... Par contre, l'univers visuel de Marion Arbona est toujours aussi juste et délectable: elle sait indiscutablement croquer l'enfance sur le vif! Un album sympathique donc, mais auquel il manque un petit quelque chose...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Léa enquête

Par Laurence Aurélie, illustré par Marion Arbona, Les 400 coups, Léa et Nathan 1

«La jeune Léa enquête sur la disparition d'Isidore, son doudou. Où peut-il bien être? Le retrouvera-t-elle? Une recherche qui la mènera dans les quatre coins de sa maison!»

Un mystère enlevant et cocasse pour les tout jeunes limiers. La plume simple et poétique de Laurence Aurélie transporte le lecteur dans une quête sympathique où il découvre avec plaisir les objets et les lieux quotidiens de l'enfance. L'univers visuel malicieux et taquin de Marion Arbona appuie avec sensibilité et justesse la narration rigolote de l'auteur. Un opuscule parfait pour tous les petits curieux.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  

mardi 27 décembre 2011

Grand-Remous

Par Mélanie Tellier, illustré par Melinda Josie, Marchand de Feuilles, Bourgeon

«Cassandre est tombée amoureuse de Duncan, un marin écossais qui a tout le temps faim. Sur le bateau qui l'a mené en Amérique, il a mangé des boeufs entiers, des barils de cornichons, de la confiture, une boîte de clous et le drapeau britannique. Dans le petit village de Grand-Remous, où il habite avec sa douce moitié, on le soupçonne même de manger les chats. Car depuis quelque temps les chats disparaissent. Le persan chocolat du postier, la chatte d'Espagne de Marie, les deux sphinx de Rodolphe et d'Annette et même le birman de Cassandre. Où se cachent-ils? Grand-Remous n'a jamais été aussi sens dessus dessous depuis l'inondation qui a submergé le village autrefois et qui n'a laissé intact que le clocher de l'église. Les chats rentreront-ils au bercail?»

Deuxième opus du duo Tellier/Josie, à l'univers toujours aussi singulier et démontrant une complicité auteure/illustratrice remarquable.  Les deux créatrices se lancent cette fois dans le polar amoureux avec une intrigue à deux têtes délicieusement déroutante et une gallerie de personnages et de lieux alliant absurde et pittoresque. J'ai eu un coup de coeur pour Grand-Remous, ce village créé après l'inondation de l'ancien village, et qui, avec son clocher dépassant des eaux, fait planer une brise d'Atlantide et de tragédie grecque sur cet album qui ratisse indiscutablement hors des sentiers battus. À découvrir donc...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

vendredi 23 décembre 2011

Mamythologie

Par Séverine Vidal, illustré par Lionel Larchevêque, Frimousse

«"Je vais lui expliquer, moi, à Tonton Marcel! Je vais lui dire qui c’est Mamy, qui c’est pour de vrai. Il arrêtera de se moquer, de faire sa tête de travers et de lever les yeux au ciel."»

Incursion tendre et émouvante dans le monde de la vieillesse et de la mémoire qui s'enfuit. La plume de Séverine Vidal réussit à allier avec brio humour, fraîcheur et sensibilité; à travers son regard d'enfant, une grand-mère, même toute éparpillée, devient une chouette super-héroïne faisant l'envie de tous et toutes. Quant à l'univers visuel cocasse de Lionel Larchevêque, il fait planer une brise de délicieuse légèreté sur cette aventure bigarrée où l'imagination adoucit le deuil. Un farfelu petit bijou d'humanité et d'espoir, donc, en cette époque où l'Alzheimer courtise sans vergogne les Mamies et les Papies de nos familles.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  

jeudi 22 décembre 2011

Frénésie silencieuse...


En cette période des Fêtes, frénétique, étourdissante, épuisante pour tous ceux et celles qui oeuvrent dans le commerce au détail comme moi, je voulais seulement vous rassurer concernant mon fil de nouvelles plutôt silencieux des dernières semaines. Si je n'ai pas dévoré autant de livres qu'à l'accoutumée, c'est que dès mon retour du boulot, après avoir suggéré des livres tout plein aux «lutins du Père Noël» venus me voir pour compléter leurs étrennes, la fatigue me taquine, le sommeil m'enrobe, et je peine à garder les yeux ouverts. Mais n'ayez crainte, tout rentrera dans l'ordre après le Nouvel An! Avec toute cette joyeuse brassée de livres à paraître d'ici le printemps, et quelques bonnes heures de sommeil derrière la cravate, je vais plonger de nouveau, avec délice, dans ce tourbillon enivrant de livres tout neufs!

Alors, ne désespérez pas! Vous retrouverez cette bonne vieille Lili-la-gourmande dans moins de deux semaines!

En attendant, je vous souhaite tout plein de temps sauvage pour dévorer vos livres, entre deux réunions familiales du temps des Fêtes!

mercredi 14 décembre 2011

Le fils de la nouvelle fiancée de Papa

Par Séverine Vidal, illustré par Kris Di Giacomo, Frimousse, Prune 2

«"Prune, je te présente Paul, le fils de Léa" m'a dit Papa. Cosmo est tout content, ça lui fait un nouveau frère pour jouer au foot. Moi, j'attends de voir qui est vraiment ce Paul, le fils de la nouvelle fiancée de Papa.»

Suite savoureuse des aventures de Prune, héroïne cocasse au quotidien mouvementé. Séverine Vidal propose encore une fois une narration mémorable, réussissant à éviter les pièges de l'ostensiblement éducatif, tout en évoquant une situation courante de nos jours: la famille recomposée et ses aléas. Tout aussi habile et réjouissant que le tome précédent, ce roman peut de nouveau compter sur l'univers visuel délicieusement hors norme de Kris Di Giacomo. Une série rafraîchissante qui fera sourire petits et grands.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★ 

La grosse rumeur

Par Séverine Vidal, illustré par Kris Di Giacomo, Frimousse, Prune 1

«Barnabé a raconté que Kevin lui a dit que la maman de Paul a dit que Fanny a dit qu'Omar sait quelque chose de grave sur Marie... Voilà comment démarre cette chose bizarre qu'on ne peut plus arrêter : la rumeur!»

Premier tome d'une délectable série pour les lecteurs débutants. Je suis totalement tombée sous le charme de la truculente Prune, et de sa vision délicieusement cynique de la vie. Séverine Vidal signe ici un texte hilarant, tendre et juste, qui, bien qu'il aborde une «problématique» toute enfantine, ne verse pas dans le pontifiant. L'univers visuel de Kris Di Giacomo, sensible, échevelé, habile, accompagne avec éloquence le lecteur au coeur de cette aventure remplie de rebondissements. À mettre entre toutes les petites mains!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  

lundi 12 décembre 2011

Le Diadème de Bérysl

Par Arthur Conan Doyle, illustré par Christel Espié, Sarbacane, Sherlock Holmes 2

«Un banquier reçoit en gage un somptueux diadème appartenant aux joyaux de la Couronne. Par sécurité, il l'emporte chez lui, mais en pleine nuit il surprend son fils, le diadème endommagé à la main et privé de ses pierres précieuses. Sherlock Holmes et Watson mènent l'enquête.»

Sympathique deuxième tome des enquêtes de Sherlock Holmes. J'adore toujours autant le format et la facture de cette série de romans graphiques: couverture rigide, papier épais et texte aéré. Et bien sûr, le charme du style d'Arthur Conan Doyle demeure puisqu'il s'agit de la traduction fidèle du texte intégral. Si l'univers visuel de Christel Espié est plutôt conventionnel, il donne cependant à cette édition contemporaine une juste et réjouissante bouffée d'ère victorienne. Une belle façon de redécouvrir cet inénarrable duo de fins limiers.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

vendredi 9 décembre 2011

Le Cristal qui pousse

Par Steve Proulx, Trécarré, Le Cratère 1

«Simon et Lili partent à la recherche d’un étrange cristal ayant été inexplicablement volé au Musée de la météorite de Grise-Vallée. Au cours d’une expédition spéléologique aussi périlleuse que salissante, ils découvriront que ce fameux "cristal qui pousse" ne représente en fait que l’ombre d’un tout petit flocon sur la pointe d’un iceberg titanesque…»

Une intrigue enlevante et frisant délicieusement l'improbable. La plume vivante de Steve Proulx narre avec humour et autodérision ce premier tome des aventures saugrenues de Simon et Lili, au coeur de leur étrange Grise-Vallée. Prenant directement à partie le lecteur en commentant l'action, des détails de l'histoire ou par le biais de notes de bas de page rigolotes (ce qui n'est pas sans rappeler l'inoubliable Robert Soulières), Steve Proulx parvient à captiver son lectorat en moins de deux. J'ai dévoré cette enquête hors norme jusqu'à la toute dernière page, empiétant sur ma nuit sans remord. Une série au ton rafraîchissant et au rythme endiablé. À lire absolument.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★   

mercredi 7 décembre 2011

Comme un poisson dans l'eau - Carnet de curiosités de Magnus Philodolphe Pépin

Par Thierry Dedieu, Petite Plume de Carotte, Magnus Philodolphe Pépin 2

«Après sa soudaine envie de voler, qu’est-ce qui pique Magnus Philodolphe Pépin? Eh bien… une soudaine envie de nager! Une façon belle et originale de regarder la nature, inspiratrice des rêves les plus fous. Dans le second tome de cette nouvelle collection, Magnus Philodolphe Pépin n’hésite pas à rester plusieurs minutes sous l’eau, sans respirer, pour observer têtards, mollusques et larves… Il confectionne même un vrai costume de grenouille et se risque à chevaucher un brochet pour atteindre son but : devenir poisson…»

Je l'attendais avec tant d'impatience, ce deuxième tome des Carnets de curiosités de Magnus Philodolphe Pépin!... et j'ai malheureusement été déçue. Tout d'abord, la plume de Thierry Dedieu (dont j'adore habituellement la finesse et la singularité du style) ne m'a pas impressionnée outre mesure; en effet, la construction du récit est plutôt maladroite et la fin arrive sans prévenir. Les «idées» de Magnus Philodolphe Pépin sont toujours aussi hilarantes et saugrenues par contre, mais on dirait que leur mise en images n'est pas aussi fascinante que prévu. De prime abord, la recette de l'univers visuel semble pourtant similaire au concept du premier opus: un hybride entre l'album et le carnet personnel, un mariage astucieux entre le sobre et vieillot sepia, et la polychromie déjantée. Et pourtant, la magie n'opère pas aussi aisément. Bien sûr, il y a le choix d'un papier mat pour l'impression; papier qui rend la superposition entre les deux styles visuels plus visible, plus artificielle, moins habile. Mais ce n'est pas que ça... On dirait aussi que le concept s'essouffle, que l'exploitation de la prémisse prometteuse de ces carnets de curiosités n'est plus aussi inventive, qu'elle est moins rafraîchissante. C'est donc avec une pointe de regret que j'ai refermé cet album... en espérant retrouver le Magnus Philodolphe Pépin déroutant et cocasse du tout début de la série, dans un futur carnet de curiosités.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆

lundi 5 décembre 2011

Le Yark

Par Bertrand Santini, illustré par Laurent Gapaillard, Grasset Jeunesse

«Il adore les enfants! Parmi tous les types de Monstres qui grouillent sur la terre, l'Homme est l'espèce la plus répandue. Il en est une autre, cependant, plus rare et moins connue. C'est le Yark.»

Délicieux récit politiquement incorrect. Bertrand Santini ose braver les «interdits» de la littérature jeunesse en choisissant un monstre, un vrai de vrai, sans pitié et tout, comme personnage principal (bien sûr, à force de côtoyer les humains, et une certaine Madeleine en particulier, cet irrévérencieux Yark s'attendrira un brin, à sa plus grande surprise). À mi-chemin entre la prose, la poésie, la critique sociale et le conte cruel, cette aventure débridée arrache au lecteur rires grinçants et frissons de peur... sans oublier d'émouvoir. Ajoutez à cela l'univers monochrome échevelé de Laurent Gapaillard (impressionant de finesse!), et vous aurez en main un opus dérangeant à souhait à découvrir absolument.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

dimanche 4 décembre 2011

Extremely Loud and Incredibly Close

Par Jonathan Safran Foer, Houghton Mifflin Harcourt

«Nine-year-old Oskar Schell is on a mission to find the lock that matches a mysterious key belonging to his father, who died in the World Trade Center on 9/11. An inspired innocent, Oskar is alternately endearing, exasperating, and hilarious as he careens from Central Park to Coney Island to Harlem on his search. As he roams the five boroughs, Oskar encounters a motley assortment of people who are all survivors in their own way. His journey concludes in an emotional climax of truth, beauty, and heartbreak.»

Des années à me faire dire par mes collègues libraires: tu dois lire ce livre. Et moi, affairée, de leur répondre que oui, bon, je sais, c'est noté dans ma liste, je suis débordée, et il y a toutes ces nouveautés qui m'empêchent de m'y plonger. Premier constat: j'ai été une idiote de première d'avoir repoussé si longtemps un tel opus. Alors, vous qui lisez Lili, où que vous soyez, si vous avez toujours été attirés par ce livre, n'hésitez plus: il vous envoûtera ou vous choquera, mais il ne pourra vous laisser indifférent. En ce qui me concerne, j'ai été happée, dès les premières lignes, par la prose de Jonanathan Safran Foer. Si particulière, elle est à la fois touffue et fragile, échevelée, intense, bouillonnante, délicieusement cynique et rafraîchissante, mais surtout incroyablement sensible. Dans un embrouillamini d'émotions, de silences dévorants, de malentendus, de remords, de tristesse et de moments de grâce, l'auteur parvient à transmettre au lecteur, à travers une narration à plusieurs voix, habilement déconstruite, la Vie dans tout ce qu'elle a d'inextricable et d'inévitable. Un roman implacable, d'une douceur triste et d'une finesse délectable. À lire. Point.




Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★  



Pour le lire en version française

samedi 3 décembre 2011

Une poule derrière un mur

Par Jean-François Dumont, Flammarion, Albums du Père Castor

«Un matin d'automne, un hérisson arrive dans la cour de la ferme. Panique chez les poules qui décident de construire un mur pour éviter à l'avenir, toute intrusion d'animaux à piquants. Mais une fois l'hiver passé, le hérisson sort de la paille et plus personne ne veut qu'il s'en aille.»

Une histoire de basse-cour hilarante et délicieusement ridicule qui rappelle gentiment la bêtise humaine et son penchant pour les préjugés. Jean-François Dumont propose un univers visuel tout en douceur, mélange de sensibilité et d'humour. Un album qui stimule habilement la réflexion et qui fera rigoler à coup sûr!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Charles à l'école des dragons

Par Alex Cousseau, illustré par Philippe-Henri Turin, Seuil jeunesse

«À l'école des dragons, on apprend à voler et à cracher du feu. Sauf quand on s'appelle Charles et qu'on préfère écrire des poésies.»

Histoire singulière d'un dragon solitaire, poète dans l'âme. Alex Cousseau narre de sa plume fine et douce les premiers pas laborieux de Charles à l'école: sa différence physique et sa passion plutôt marginale pour les mots. Or, si l'histoire est habilement construite, la fin semble nous filer entre les doigts. Tout arrive si vite! Charles change de cap sans crier gare, laisse ses mots derrière lui et s'envole vers l'inconnu. «Et les mots? Et sa poésie?», me suis-je dit, un poil déçue, après avoir refermé le livre. Un petit bémol concernant la fin donc... mais, par contre, quel univers visuel splendide et majestueux que celui de Philippe-Henri Turin! Tout y est: la riche palette, les illustrations fourmillant de petits détails, les expressions éloquentes des personnages, et la sensibilité du trait. Un pur délice pour les yeux! Un album qui vaut donc le détour, et qui mérite tout de même le Prix jeunesse des libraires du Québec qu'il s'est vu décerné, ne serait-ce que pour la narration visuelle inoubliable.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

vendredi 2 décembre 2011

L'oie qui jouait de la trompette

Par Benoît Charlat, Les 400 coups, Les Zigotos

«Il était une fois une oie qui jouait super bien de la trompette...»

Adorable histoire, pleine d'humour et de rebondissements. Les péripéties sont réjouissantes (beaucoup plus que celles de La chèvre qui mageait des tartines d'ailleurs!) et les illustrations, savoureuses. Un album à mettre entre toutes les petites mains pour des éclats de rire garantis! Attention toutefois, le carton utilisé pour l'album est trop mince et gondole facilement!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

La chèvre qui dévorait ses tartines

Par Benoît Charlat, Les 400 coups, Les Zigotos

«Il était une fois une chèvre un peu gourmande qui dévorait ses tartines...»

Historiette rigolote et toute simple qui fera le bonheur des tout-petits. Les illustrations sont cocasses (bien que les petites dents pointues de la chèvre puissent faire un brin peur!) et le format parfait pour les mains menues. Petit bémol toutefois: le carton utilisé pour l'album est trop mince et gondole facilement. Dommage pour un livre qui risque d'être manipulé sans ménagement.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ☆ ☆

jeudi 1 décembre 2011

Cou-ci, Cou-ça

Par Anne Louchard, Minedition

«Une chose est sûre: les girafes, elles aussi, doivent dormir. Mais comment font-elle donc avec leur cou interminable? Est-ce qu’elles se mettent en rond? ou bien sur leur dos? Avec un peu de fantaisie, on peut s’imaginer toutes les possiblités, mais à la fin, il n ‘y en a qu’une, évidente.»

Adorable historiette au prétexte philosophico-rigolo. Anne Louchard mène l'enquête de sa plume cocasse et si délicieuse. Et quel univers visuel réussi! Tout en simplicité, juste et éloquent, il titille joyeusement l'imaginaire du lecteur. Un album que les tout-petits (et même les plus grands!) voudront relire encore et encore! Exquis. En lice pour le Prix jeunesse des libraires du Québec, il aurait mérité de gagner!


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ★   

La révolte des mots

Par Christine Pompeï, illustré par Izou, Auzou

«Au Royaume de Pompeux 1er, les mots se sont révoltés. Cassants, blessants et méprisants, ils se sont attaqués aux habitants. Puis ils ont disparu à jamais, laissant derrière eux un royaume muet. Comment reconquérir les mots et sauver le royaume du Silence? La princesse Emmy devra faire preuve de patience et de confiance pour trouver le secret des mots...»

Histoire tout douce, sorte de quête initiatique où le Silence est à la fois une malédiction et un salut (grâce à la princesse Emmy qui n'a jamais soufflé mot). Christine Pompéï tricote toutefois cette quête silencieuse avec une certaine maladresse; en effet, l'histoire vole dans tous les sens et le lecteur peine parfois à suivre. Trop de belles prémisses exploitées sans doute: mieux vaut parfois choisir plutôt que d'étourdir. Cela dit, l'univers visuel proposé par Izou est tout à fait sublime, avec ses mille et une textures et son allure échevelée de collage sympathique. L'éloquence, qui fait par moment défaut à la narration de Christine Pompéï, transpire à travers les illustrations, racontant une émouvante histoire avec tendresse et sensibilité. On est loin, bien sûr, de La grande fabrique de mots ou de La grammaire est une chanson douce (le texte de Pompéï aurait mérité un brin d'édition avant d'être publié), mais il s'agit d'un album à déguster du regard, ne serait-ce que pour la poésie visuelle.


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆

Rosalie et les princesses roses

Par Raquel Diaz Reguera, Talents hauts

«Rosalie en a assez d'être une princesse rose. Elle va interroger tout le royaume et convaincre chacun, roi, reine, fée et conseillers, que les filles ne sont pas des fleurs fragiles et peuvent tout faire comme les garçons. Mais alors pourquoi les petites filles veulent-elles toujours être des princesses roses?»

Sympathique ode à la libération des princesses roses. Raquel Diaz Reguera propose ici une véritable croisade royale pour le droit à l'égalité des sexes. On s'attache rapidement à cette Rosalie ébouriffée qui rêve de voyage et d'aventures, plutôt que de princes charmants. Si l'univers visuel m'a un brin moins enchantée (le médium utilisé produisant un rendu plutôt froid et sans vie), la petite fille rebelle en moi s'est réjouie de ce conte de fées pas tout à fait orthodoxe. À découvrir...


Lili lui donne: ★ ★ ★ ★ ☆