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mercredi 20 mars 2013

La bibliothèque municipale de demain: douce utopie ou futur proche?

J'aime les livres. Je les adore. Je m'en entoure. Je les dévore. Je ne surprendrai personne, alors, en disant  que lorsque je visite de nouveaux endroits, de nouvelles villes, de nouvelles contrées, mon regard part immédiatement à la chasse, il fouille et fouine à la recherche de petites boutiques de livres usagés ou de bibliothèques municipales à explorer. Ça fait sourire mon entourage, et surtout mon copain qui partage ma vie depuis un moment déjà, et qui a fini par s'habituer gentiment à ces interruptions impromptues de nos pérégrinations... 

Or, il y a quelques temps, mon amoureux, urbaniste de son métier, m'a introduit à une nouvelle école de pensées en design culturel: la bibliothèque comme troisième lieu. En effet, depuis un moment, lorsque de désuètes bibliothèques municipales ont la chance (!) d'obtenir une transformation architecturale extrême, ou que des lieux tout neufs voient le jour (par exemple, la Bibliothèque et Archives nationales, à Montréal, mieux connue sous le nom de Grande Bibliothèque) la tendance est à l'abolition du cloisonnement. On fait dans l'aire ouverte, on joue sur la transparence, sur les niveaux pour créer une expérience différente pour l'usager. Le mouvement dit de la bibliothèque comme troisième lieu semble s'inspirer de ces bases, mais en poussant encore plus loin la réflexion architecturale: on veut faire de la bibliothèque municipale le «troisième lieu» du quotidien dans lequel évolue l'usager, s'ajoutant aux deux classiques, la maison et le boulot. Il faut que la bibliothèque soit non seulement un lieu de consultation, mais aussi de discussion, de rencontre, de création où les nouvelles technologies ont leur place; un lieu où il fait bon vivre, que l'on a envie de fréquenter pour son bouillonnement de possibilités. 

Bien sûr, je dois être un brin maladroite dans mes explications: disons que je vous transmets ce que j'ai retenu, en vrac, de ce type de design d'intérieur bien particulier. Mais pour pallier à mes lacunes pédagogiques, et si la curiosité vous titille, voici quelques liens vers plusieurs articles mis en ligne sur différents blogues, celui des bibliothèques de la Ville Montréal entre autres, et abordant plusieurs des concepts de la bibliothèque comme troisième lieu (Espace BBibliomancienne et le BBF).

Puis, juste pour le plaisir, voici un exemple intéressant de design audacieux, tentant de donner un statut multiple à une bibliothèque municipale: la bibliothèque de Vennesla en Norvège.
Design fait par l'agence Helen & Hard
Et enfin, un dernier petit lien pour la route: une section du blogue Espace B qui aborde l'architecture des bibliothèques en général. J'avoue avoir eu un petit faible pour leur plus récent billet: 5 villes, 5 projets phares de bibliothèques.


Inspirant comme mouvement, me direz-vous, mais est-ce vraiment réalisable? Est-ce que la communauté est prête à une telle relecture des bibliothèques municipales en tant que lieu d'échange? Et surtout, en regard de l'état des bibliothèques municipales d'aujourd'hui, en manque cruel de fonds, vieillissantes, aux collections souvent obsolètes, à l'espace infinimum et aux équipements trop souvent inadéquats, verra-t-on vraiment poindre les pionniers de cette idéologie de notre vivant? Eh bien, je crois que l'on peut répondre par l'affirmative. En effet, comme plusieurs articles que j'ai mis en référence le mentionnent, de plus en plus de villes emboîtent le pas, et nul besoin de s'exiler hors du Québec pour bénéficier de ces audaces architecturales: la bibliothèque Paul-Aimé-Paiement existe déjà, à Charlesbourg, la future bibliothèque Marc-Favreau verra le jour en 2013, à Montréal, et les projets d'agrandissements de la bibliothèque de Pierrefonds donneront lieu à un concours d'architecture prometteur en 2013 également. 

Évidemment, il faudra être patient... Mais en attendant que déferle avec plus d'assurance la vague de la bibliothèque comme troisième lieu sur nos vies, rien de mieux que de continuer à visiter nos bibliothèques municipales avec assiduité, question de démontrer au pouvoir en place que ces lieux nous importent, qu'ils font partie de nos vies depuis longtemps et qu'ils sont là pour rester!...

1 commentaire:

  1. Elles n'ont pas le choix de se réinventer. L'attrait principal des bibliothèques et sur lequel leur "marketing" reposait auparavant ( à mon humble avis d'ancien rat de tablettes de livres) était seulement le volume/qualité (lire quantité/rareté) de livres, collections et magazines quelles pouvaient offrir, état que internet et la technologie ont bien changé. Par contre, avec la techno, il manque toujours l'odeur et la petite poussière sur les trésors cachés!

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